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Liban

Ce n’est pas une guerre contre le Hezbollah que mène Israël. C’est une guerre contre le Liban tout entier. Un village chrétien a été bombardé au nord du pays. Tous les quartiers de Beyrouth sont visés. Au passage, Israël a tué trois dirigeants palestiniens du FPLP (parti marxiste) et son armée harcèle les troupes de la FINUL (force internationale) qui sont sommées de se retirer. Presque 30 ans après la fin de la guerre civile libanaise, les dirigeants israéliens rêvent toujours d’installer les alliés phalangistes au pouvoir.

Palestine

Malgré les assassinats répétitifs, la Palestine n’est pas désarticulée. 14 partis ont signé une déclaration commune à Pékin. Cette déclaration accepte toutes les résolutions de l’ONU. Cela veut certes dire deux États mais il y a aussi la résolution 194 sur le retour des réfugié·es palestinien·nes. Il y a eu à Bruxelles le 19 octobre une grande conférence internationale de “l’Initiative euro-palestinienne contre l’apartheid et la colonisation”. On y retrouve la partie de l’OLP qui voudrait au plus tôt se débarrasser de l’Autorité Palestinienne.

Autriche

Les néofascistes en tête aux élections, c’est comme dans d’autres pays européens. Parmi les causes, il y a certes la peur entretenue du “migrant” et la crise d’un capitalisme qui songe de plus en plus à répandre partout les pires méthodes autoritaires. En Autriche, il y a aussi le fait que, plus qu’ailleurs, la parole n’a jamais été dite sur le rôle du pays pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les anciens Nazis n’ont jamais quitté la scène. La légende de “l’Autriche victime du nazisme ” a fait d’énormes dégâts idéologiques.

Gaza 18 octobre

“L’occupant a bombardé l’école Asmaa où des déplacés avaient trouvé refuge et une clinique de l’UNRWA dans le camp de la plage (Al-Shati) à l’ouest de la ville de Gaza”. Un témoin : “L’occupant exécute un grand nombre d’hommes et de jeunes qui ont été arrêtés dans des refuges dans le nord. Nous recevons des appels de détresse” . “Le bombardement d’un quartier résidentiel a fait 100 mort·es. Il y a des dizaines de disparu·es sous les décombres”.

Comment un tel carnage est-il possible ? Sans doute parce que, pour beaucoup d’Occidentaux, la vie des Gazaoui·es compte aussi peu que celle des migrant·es qu’on laisse se noyer en détournant le regard. Le génocide en cours à Gaza est un retour en arrière terrifiant : le racisme, le colonialisme, le suprémacisme, l’absence totale d’empathie pour “l’autre” déferlent sur le monde. Permettre à Gaza de rester en vie, c’est défendre nos droits, notre avenir et un monde vivable.

Aymeric Caron

Ce député LFI de Paris, ancien journaliste, a recueilli tous les témoignages possibles, essentiellement sur les réseaux sociaux, à propos du carnage en cours depuis plus d’un an à Gaza. Même des militant·es endurci·es sont sorti·es au bout de quelques minutes. Et pourtant, face au silence et au négationnisme des médias dominants, il faut voir et diffuser le documentaire Gaza depuis le 7 octobre. Il y a les images insoutenables des corps d’enfants déchiquetés, des gens qui hurlent en cherchant les restes de leurs proches dans les décombres, des journalistes qui continuent de témoigner avant d’être assassinés, des hôpitaux où, sans électricité ni médicaments, des médecins continuent de soigner. Il y a aussi les soldats israéliens qui se filment en tuant, qui crient “fils de putes, on vous aura tous ”. Il y a les donneurs d’ordre israéliens (Nétanyahou, Galant, Smotrich, Ben Gvir, Herzog…) qui répètent à l’envi qu’il n’y a pas d’innocent·es à Gaza.

Droit international

Le procureur de la CPI (Cour pénale Interna-tionale), Karim Khan, a demandé le 20 mai cinq mandats d’arrêt contre deux dirigeants israéliens (Nétanyahou et Galant) et trois dirigeants du Hamas (Haniye, Deif et Sinouar). Ces trois derniers ont été assassinés. Si les juges n’inculpent pas Nétanyahou et Galant, la CPI va mourir. Pire : une juriste française célèbre a dit que “l’ONU est en soins palliatifs”. C’est le but évident des dirigeants israéliens : renverser la table, terroriser tous les habitant·es du Proche-Orient et liquider les instances internationales où la grande majorité des pays leur sont hostiles. Ganz et Lapid qui sont censés représenter l’opposition à Nétanyahou, parlent de 50 ans de guerre.

Charlie

Lors de l’odieux attentat des frères Kouachi en 2015, tout le monde était “Charlie” sans trop se poser de questions sur le fait que Caroline Fourest et Philippe Val avaient transformé ce journal libertaire en torchon néoconservateur. Parmi les rescapé·es, la journaliste Zineb (qui était en vacances) sera plus tard menacée et protégée. Elle est à présent poursuivie pour “apologie du terrorisme”. Elle a juste qualifié Israël “d’État terroriste” et de “Daesh qui a réussi” . Avis aux policiers qui lisent Émancipation : inculpez-moi, j’ai dit bien pire !

Moldavie

La région a été conquise par l’empire tsariste en 1812. Elle n’a été que très partiellement “russifiée”, la majorité de la population restante roumanophone. Depuis l’éclatement de l’URSS, la Transnistrie est occupée par l’armée russe qui s’appuie sur une mafia locale. Avec la guerre en Ukraine, les dirigeant·es du pays pensaient que le référendum sur l’entrée dans l’Union Européenne ne serait qu’une formalité. Eh bien non, le résultat est très serré et l’achat probable de votes par les alliés de Poutine n’explique pas tout. Déjà, une importante partie de la population s’est expatriée et occupe des emplois précaires un peu partout en Europe. Cette adhésion n’est pas apparue comme une émancipation mais plutôt comme la transformation des Moldaves en sous prolétaires du monde occidental.