La revue


L’émancipation syndicale & pédagogique

Chronique des sexismes ordinaires

PARCE QUE C’EST AUSSI UNE FORME DE HAINE

Petite histoire édifiante

I.D. est marié à M. Y. depuis le 19 mars 2022. Il est guinéen et n’a pas de titre de séjour. Il vient de recevoir une OQTF, obligation de quitter le territoire français au terme de deux années passées à renouveler des récépissés sans autorisation de travail. Un des motifs évoqués par la préfecture de Dijon pour exécuter l’OQTF en suspens depuis 2021 retient l’attention : “Considérant que Mr I.D est marié depuis le 19/03/2022 avec Mme M.Y ressortissante française et qu’aucun enfant n’est né de cette union […] en conséquence, un refus de séjour sur le territoire national ne peut porter une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale”. En 2024, une préfecture peut donc évoquer l’absence d’enfant pour séparer un couple. L’idéal de Vichy est atteint, l’enfant sanctifie “l’union”, en est le fondement et l’épouse qui-ne-donne-pas d’enfant-à-son époux au bout de deux ans de mariage est frappée d’obsolescence et n’est d’aucune utilité. Le mari guinéen n’a donc aucun regret à avoir au moment de dire adieu à sa femme française sur le tarmac de l’aéroport de Roissy. Le “Réarmement démographique” est à ce prix. “Tota mulier in utero” disait Hippocrate.

La devise de la préfecture de Dijon semble-t-il.

Sophie

Gisèle, notre sœur

“Pseudo féministes avec banderoles, manifestations foireuses, j’espère qu’elles ne se sont pas privées de la rentrée scolaire de leurs enfants pour arriver à ça“ et quand l’influenceuse Nabila a proposé d’ouvrir une cagnotte, de déclarer : “elle aurait pu vendre ses seins en plastique”. Ce sont des propos tenus sur LinkedIn par qui ? Par l’une des avocates des violeurs. Quant à une autre avocate, elle livre ses comptes rendus de procès sur Instagram, au mépris de toute déontologie et elle déclare : “ça n’a pas plu à Gisèle Pelicot qu’on montre certaines images, elle s’est fâchée, c’est bien elle qui a voulu un procès public”. Clairement, les pratiques de ces femmes, avocates, posent question…

Emmanuelle

Insomnie !

Lors d’une nuit sans sommeil, j’ai regardé sur France 2, pour la première fois l’émission : Ça commence aujourd’hui, où étaient invitées trois femmes, qui avaient eu pour compagnon un policier ou un gendarme. Le niveau de violence subie était terrible, elles sont survivantes, après des humiliations, surveillances, enfermements, coups, et menaces, notamment avec leur arme de service. Des faits avérés si graves que l’impunité judiciaire complète n’a pas pu être de mise, même si au sein de leur service, il n’y a pas eu de véritable sanction, mais ces femmes vivent toujours dans la peur qu’“il ne revienne”. L’avocat présent dénonçait l’impunité ordinaire de tous les “corps en uniforme”, alors que, selon un récent rapport des services internes, le nombre de situations d’immense violence de fonctionnaires armés, contre les femmes augmente, avec plus de 530 cas en 2023 ; chiffre largement sous-estimé, estime le rapport. La toute-puissance masculine, de ces hommes armés, qui sont en même temps soumis, infantilisés, sûrs de leur impunité puisque “aux ordres” pour “maintenir l’ordre”, nous met clairement en danger !

Emmanuelle