Contre les extrêmes droites et pour la solidarité
Depuis un an, 43 000 Palestinien·nes dont une grande majorité de femmes et d’enfants sont mort⋅es, des études étayées avancent même le chiffre de plus de 100 000 tué·es. Rapporté à la population française, cela ferait 1,2 millions soit un bilan semblable à la Première Guerre mondiale. L’armée israélienne commet tous les jours de nouvelles atrocités, dont ces derniers jours dans le nord de la bande de Gaza avec en particulier l’attaque contre l’hôpital Kamal Adwan qui laisse 200 patient·es dans les mains d’une poignée de soignant·es, sans matériel médical.
Les écoles, hôpitaux, bâtiments résidentiels mais aussi les cultures sont anéantis ce qui annihile tout futur sur cette terre. Depuis un mois, l’État colonial d’Israël attaque le Liban faisant plus de 1200 mort·es et 1,2 millions de déplacé·es. La stratégie militaire est la même qu’à Gaza : bombardements, troupes au sol, déplacements de population, utilisation de drones. En 2022, l’envahissement de l’Ukraine avait provoqué des sanctions immédiates des États occidentaux envers la Russie. Pourtant, dans le cas de la guerre d’Israël contre les Palestinien⋅nes, les États occidentaux ont des doubles discours, en constatant les attaques sur les populations civiles tout en continuant de dire qu’Israël a le droit de se défendre. Encore une fois, les gouvernements n’agissent pas sur le génocide en cours, tournant la tête comme lors de la Seconde Guerre mondiale, en Bosnie ou au Rwanda : aucune sanction, économique, politique, sportive envers Israël n’est prise et l’envoi massif d’armes continue.
La complicité du gouvernement Macron-Barnier avec l’extrême droite israélienne se double en Europe d’une entente cordiale avec les extrêmes droites, en particulier sur l’immigration. Le 18 octobre, Barnier et Retailleau rencontraient les ministres des affaires étrangères et de l’intérieur italiens, pour lutter contre le “désordre migratoire” et faire appliquer dès 2025 le Pacte européen sur l’asile et la migration adopté au printemps 2024, qui va se traduire par une militarisation accrue des frontières et des procédures d’asile expéditives. Une nouvelle loi immigration prévue pour début 2025 reprendrait les articles de la loi immigration de 2024, déboutés pour la forme par le conseil constitutionnel. La suppression de l’aide médicale d’État, la fin de l’automaticité du droit du sol, le délit de séjour irrégulier, des mesures réclamées par le RN et Zemmour, sont à l’ordre du jour, le secrétaire d’État à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations Othman Nasrou annonce, en parallèle le durcissement (encore) de l’obtention de titres de séjour en plus de la mise en place de “cours de valeurs républicaines” sur la laïcité et l’égalité femmes-hommes ou l’orientation sexuelle. Toutes ces mesures, lois, pactes montrent l’extrême droitisation des gouvernements, loin de l’idée de “front républicain” affichée par les macronistes et leurs médias. Notre combat contre la xénophobie de ce gouvernement doit dès maintenant s’organiser.
Sur le front du budget, les réductions drastiques annoncées se traduisent par des reculs majeurs comme la mise en place de trois jours de carence dans la Fonction publique et le passage à une indemnisation à 90 % du congé maladie. Plutôt que de constater l’épuisement face à des tâches de plus en plus lourdes et des conditions de travail de plus en plus difficiles et précaires, il est facile de dire que les fonctionnaires sont des paresseux/euses. Cette politique ne s’inscrit pas que dans l’optique du budget mais de la volonté d’obliger les agent·es à se tourner vers le privé avec les accords sur la Protection Sociale Complémentaire. Ces accords signés par la majorité des syndicats ouvrent le marché de la protection sociale au privé et les gagnants seront des groupes capitalistes comme MERCER, fonds de pension américain, ou ALAN, start-up macroniste, qui ont déjà remporté le marché des complémentaires santé du ministère de l’agriculture, de l’écologie ou de l’Assemblée nationale. Seul point positif sur ce budget, il ne permet pas la généralisation du Service National Universel à toute une classe d’âge, selon le ministre des sports et de la jeunesse, Gil Avérous.
Dans ce contexte, il est plus que nécessaire de s’organiser pour combattre toutes ces offensives, en montrant les manœuvres de connivences avec les extrêmes droites, en montrant notre solidarité envers les migrant·es mais surtout en consolidant ou en reconstruisant les assemblées de travailleur.euses pour agir par la base.