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Chronique des sexismes

PARCE QUE C’EST AUSSI UNE FORME DE HAINE

Propos sexistes et antiféminismes en nette recrudescence

Les droits des femmes ont toujours été conquis de haute lutte et nous avons à maintes reprises dans cette page, rappelé combien il était nécessaire de faire preuve d’une extrême vigilance face aux attaques qu’ils ont sans cesse suscitées de la part d’un système patriarcal qui ne désarme jamais.

Aux États-Unis (mais pas que malheureusement), entamée depuis plusieurs années, une nouvelle offensive contre ces droits est à l’œuvre. Des masculinistes animés par une haine profonde des femmes utilisent les réseaux sociaux pour déverser leurs discours nauséabonds à leur encontre et pratiquent le harcèlement et les insultes de manière ignoble. Le retour au pouvoir de celui qui a quand même été condamné par la justice pour abus sexuels et qui n’a cessé de proférer des propos misogynes durant toute sa campagne, a été immédiatement perçu comme un signe d’encouragement par tous ces masculinistes.

Postée sur X, dès la proclamation des résultats “Your body, my choice for everrrr !” publication de Nick Fuentes, un influenceur masculiniste et suprémaciste blanc, a généré plus de 91 millions de vues. Le détournement misogyne du slogan des années 60 “Mon corps, mon choix”, accompagné de “Get back in the kitchen” en dit long sur la représentation et les assignations des femmes dans la tête de ces hommes hyper dangereux. Donald Trump qui lors d’un meeting dans le Winsconsin a dit qu’il protègerait les femmes “qu’elles le veuillent ou non” passe pour un modèle à leurs yeux, ce qui engendre ce déferlement de commentaires misogynes et d’attaques sexistes sur le net.

Au-delà des réseaux sociaux (et encouragés par eux), on peut craindre que ces provocations envers les femmes et leurs droits ne s’étendent à la vie réelle. Notre résistance doit être à la hauteur. Encore et toujours Notre corps, notre choix ! Et  à leur propos pleins de haine, nous opposerons notre puissante sororité.

 Joëlle

Les faits sont têtus

Rappel : En France, les hommes sont responsables de l’immense majorité des faits de violence : 84 % des accidents mortels sur les routes, 86 % des mises en cause pour meurtre, 97 % des violences sexuelles, 90 % des condamnations judiciaires, et la liste est encore longue.

Lucile Peytavin, historienne, interroge cette surreprésentation dans un livre : Le coût de la virilité. Elle met le focus sur le coût financier pour l’État (police, justice, santé) estimé à 95 milliards. À quand enfin un vrai projet de travail éducatif et culturel, partout, avec des moyens, un calendrier pour lutter contre le patriarcat et le virilisme ?

Emmanuelle

“A’xiste pas”

Dans l’émission de Culture monde (France culture) ce mercredi 20 novembre, le thème était “Inde, la promesse de toilettes pour toutes et tous”. En milieu rural indien les jeunes filles et les femmes sont souvent obligées de déféquer en plein air à la vue de tous, ce qui les expose à des violences sexistes et sexuelles. Mais aussi terrible, en milieu urbain lorsque les toilettes publiques existent, elles sont presque exclusivement réservées aux hommes. La chercheuse française interviewée en direct d’Inde admet que les toilettes sont genrées et que les femmes ont été ignorées lors des programmes d’installation. Comme la fin du poème de Jean Tardieu, La môme néant, “A’xiste pas”!

Élisabeth