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Madame Henry, la meuf aux livres, vit au 6e, dans la même barre que Samia, une lycéenne qui rêve de mots, dont le daron est retourné vivre au bled, le frère squatte la cave des barbus et la mère tient la baraque avec un salaire de caissière. Samia se confie à Abby qui a perdu sa mère d’un cancer et presque son père qui se noie dans un verre. Madame Henry git, sur le carrelage, dans son sang, alors qu’il manque un couteau dans le bloc de la cuisine. C’est Samia qui la trouve alors qu’elle lui tend une enveloppe kraft avec un S majuscule tracé dessus. On a fait pire comme pitch surtout quand Sylvie Callet se détache rapidement de l’énigme pour raconter la vie des protagonistes, la vie du quartier, la vie des sans avenir, la vie du passé indépassable dans une langue chatoyante, flottant du soutenu au poétique, du familier au sabir des jeunes que l’on ne comprend pas quand on n’a plus vingt ans. Fatum est un roman noir addictif, qu’on dévore avec la certitude que si ça finit, ça finira mal.
François Braud
Fatum Sylvie Callet, Le Caïman, 2023, 225 pages, 14€.,
À commander à l’EDMP, 8 impasse Crozatier, Paris 12, edmp@numericable.fr
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