Édito

Sommaire

Sommaire

Agir

pour affronter le gouvernement

La politique de Macron a été massivement refusée par la population, que ce soit lors des luttes ou des élections récentes. Malgré cette volonté d’un coup d’arrêt à sa politique destructrice, il a investi un gouvernement Barnier soutenu par la droite réactionnaire et le Rassemblement national.

C’est sur les bases de cette politique que s’est déroulée la rentrée scolaire. Le manque de personnels, la précarité, les effectifs de classe surchargés, les dispositifs qui divisent les personnels et attaquent leurs conditions de travail (pacte enseignant…) entraînent une rentrée très difficile, des souffrances professionnelles inédites et montrent que l’école publique est aujourd’hui profondément déstructurée, alors que dans le même temps l’enseignement privé est toujours favorisé par le pouvoir en place.

Une offensive d’une ampleur sans précédent contre le monde du travail est à l’ordre du jour du pouvoir, avec un budget en préparation qui lance un plan d’austérité massif dans la Fonction publique, et vise à nouveau la protection sociale dont une fois encore les retraites. Il n’est nul besoin d’attendre la nomination des ministres pour se préparer à la combattre. Ce n’est pas le “dialogue social” qui est de mise avec ce pouvoir illégitime. Macron agit ainsi, car il veut appliquer jusqu’au bout les exigences de la bourgeoisie et du système capitaliste : ce système, fondé sur la concurrence économique, n’engendre qu’inégalités, destruction de l’environnement et dérèglement climatique, guerres impérialistes dans le monde entier.

Le syndicalisme doit se relier aux luttes et résistances qui ne manqueront pas de se développer pour construire un autre avenir : luttes des travailleur·es y compris précaires, des jeunes, des femmes et minorités de genre (notamment pour la défense du droit à l’IVG le 28 septembre, contre les violences faites aux femmes le 25 novembre…), des écologistes (telles que les “Soulèvements de la terre”), des quartiers populaires et des populations discriminées qui subissent le racisme ; des luttes qui peuvent prendre une dimension mondiale, comme le mouvement de solidarité durable avec le peuple palestinien, et qui montrent la volonté populaire de prendre en main l’avenir en portant la perspective d’une rupture avec la société capitaliste.

La journée d’action du 1er octobre peut constituer une étape si elle s’inscrit dans un réel plan d’action et non pas comme une simple journée de grève isolée. L’enjeu est de construire un rapport de forces suffisant pour obtenir la satisfaction des revendications d’urgence, et combattre le budget d’austérité. Les luttes pour les revendications d’urgence dans l’Éducation nationale auront encore plus de forces si elles s’inscrivent dans un cadre interprofessionnel :

  • abrogation ou retrait des contre-réformes de Macron, à commencer par la contre-réforme des retraites ;
  • rattrapage des pertes de salaire et leur indexation sur les prix, des augmentations uniformes de 400 € en points d’indice.

Dans l’Éducation nationale et la Fonction publique, la lutte contre le projet de budget peut servir de point d’appui dans l’optique d’un plan d’urgence pour l’école publique :

  • recrutement massif de personnels sous statut à la hauteur des besoins : enseignant.es, AED, AESH…
  • des moyens à la hauteur des besoins pour l’inclusion, dans les établissements publics d’enseignement, comme de prise en charge spécialisée ;
  • baisse généralisée du temps de travail et des conditions de travail décentes (baisse des effectifs, indépendance pédagogique individuelle et collective, formations sur le temps de travail…) ;
  • unification par le haut des conditions de travail, des statuts et des salaires des personnels ;
  • réemploi et titularisation immédiate de toutes et tous les non titulaires ;
  • abrogation de toutes les récentes contre-réformes (réforme Blanquer des lycées, choc des savoirs, pacte enseignant, etc.).

Dans cette optique, il ne s’agit pas seulement de préparer la grève du 1er octobre mais d’œuvrer à des prolongements rapides, en se réunissant en Assemblées souveraines et intersyndicales.

Les élu·es Émancipation à la CAN Nationale du SNES, le 17/09/2024

Lecture de l’édito par Mathieu

La revue a besoin de chacun⋅e de vous, abonnez-vous à la revue.