Des exercices de manipulation d’armes à feu en primaire, des visites de porte-avions nucléaires au collège, des cours d’EPS encadrés par des militaires au lycée, des jumelages de promotions entières avec des unités militaires… L’Éducation nationale et l’Armée travaillent ensemble depuis des années. Des collectifs contre la militarisation de la jeunesse fournissent des informations détaillées sur leurs sites Internet 1.
Le plus connu de ces dispositifs est le Service National Universel (SNU), des semaines avec activités comme chanter La Marseillaise et lever de drapeau. Macron en avait fait un axe de campagne : le SNU serait obligatoire et généralisé à l’ensemble des lycéen·nes. Pour l’instant, la voie contraignante a été légalement abandonnée et peu de jeunes ont participé. Le SNU aurait tout de même déjà coûté entre 5 et 10 milliards d’euros selon la Cour des comptes. Le discours officiel ne se dégonfle pas et brandit à l’attention des lycéen·nes de multiples incitations, souvent mensongères. Selon lui, effectuer le SNU :
- • permettrait de se soustraire à l’obligation de trouver un stage en entreprise en seconde (en réalité, il est possible sans conséquence de n’effectuer ni ce stage ni le SNU) 2 ;
- • donnerait un avantage dans la sélection sur Parcoursup (en réalité, l’information n’est pas communiquée par les lycées aux recruteurs du Supérieur) ;
- • serait l’occasion de “vacances à la cool et tous frais payés” (en réalité, les témoignages d’abus et de violences sexuelles, sexistes, homophobes et racistes sont légions 3).
Comme les autres dispositifs de militarisation de la jeunesse, le SNU permet de faciliter les recrutements dans l’armée, surtout pour les jeunes dont l’avenir est le plus bouché. Par arrêté ministériel, les données personnelles collectées durant le SNU (notamment les coordonnées des particpant·es et leur niveau de maîtrise de français) sont transmises aux services de recrutement de l’armée.
Même s’ils et elles en restent là, les jeunes qui effectuent le SNU sont aussi inscrit·es sur une “réserve civique” qui les rend mobilisables pour n’importe quelle mission supplétive de l’armée tant qu’elle ne consiste pas à utiliser des armes.
Augmenter les effectifs de l’armée ou des assimilés permettrait à l’État de renforcer ses missions répressives, coloniales et impérialistes. Alors que Michel Barnier parle régulièrement de rétablir le service militaire, l’extrême-droitisation du pouvoir actuel ne peut aller que vers une volonté accrue de mise au pas de la jeunesse.
N’hésitez pas à contacter les collectifs locaux Non au SNU si vous voulez organiser une diffusion de tracts lors de la venue de parents dans vos établissements scolaires ou pour nous poser des questions sur les autres liens armée-jeunesse.
Collectif non au SNU IDF : nonsnu-rp@lists.riseup.net
- Les informations réunies par Non au SNU IDF : https://padlet.com/collectifIdf/non-au-snu-idf-nyzw3j6w6e71meyr ↩︎
- Voir la brochure à ce sujet sur le site Non au SNU IDF ↩︎
- Voir la rubrique à ce sujet sur le site Non au SNU IDF ↩︎