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Une interpellation violente

Depuis trois ans un réseau militant intervient sur Fontainebleau et le sud 77. Il a constitué deux associations : les Colibris solidaires Avon Fontainebleau sud 77 et SOS hébergement. Ces associations interviennent entre autres auprès des SDF qu’ils accompagnent.

Depuis des semaines et des semaines, les SDF se font harceler par la police municicipale de Fontainebleau qui confisque régulièrement leurs affaires. Mardi 2 juillet, vers 8h 30, alors que j’arrivais vers l’église de Fontainebleau, je vois deux policiers municipaux interpeller un SDF puis un autre qui passait.

Je me suis présenté à eux comme président de SOS hébergement et leur ai expliqué qu’on accompagnait les SDF et qu’il fallait y aller avec du doigté. Très vite les relations se sont envenimées : la policière m’a barré la route et demandé mon identité. J’ai fait mine d’avancer et le deuxième m’a ceinturé : je me suis retrouvé à terre, menotté et pressuré. Smina Kernoua, présidente des Colibris solidaires, a expliqué que j’avais 76 ans et que j’étais cardiaque. Les policiers ont dit que ce n’était pas leur problème. Elle-même a été repoussée physiquement et la police municipale lui a demandé son identité !

La police nationale avertie est venue prendre le relais et j’ai été conduit, menotté, au commissariat. J’ai eu droit à une séance “identité” avec photos, empreintes… J’ai demandé à pouvoir avertir ma femme et mon avocat.

Ayant des écorchures à la main et surtout de fortes douleurs intercostales, j’ai été conduit à l’hôpital et ceci à ma demande. Menotté, je suis allé en consultation, accompagné. Le médecin m’a examiné.

Reconduit au commissariat, j’ai été de nouveau menotté pour me retrouver dans une voiture avec gyrophare, direction Nemours pour être entendu par un officier de police judiciaire (OPJ). Le véhicule a fait des pointes à 153 km à l’heure. Mis dans une “cellule”, j’ai attendu 14 heures pour être reçu par l’OPJ.

La garde à vue a pris fin suite à l’intervention de mon avocat, maître Jové car il y avait vice de forme :

  • l’OPJ n’avait pas décidé au préalable ma garde à vue ;
  • je n’avais pas pu téléphoner à ma femme.

Le vendredi suivant, ayant de fortes douleurs à la poitrine, j’ai consulté chez le médecin qui m’a envoyé en radiologie à la clinique le lendemain. On m’a détecté des côtes touchées, fêlées ce qui explique les fortes douleurs qui continuent. Si j’avais été collé sur le sol sur la partie droite de mon corps, j’aurais risqué gros, car fin 2019, j’ai eu une dissection de l’aorte (conduit à Créteil en hélicoptère et opéré en urgence)

Aujourd’hui je risque d’être inculpé pour rébellion. La solidarité s’organise sur le sud 77.

Jean-François Chalot