Elle s’appelait Aysenur. Elle était à la fois turque et états-unienne. Elle avait 26 ans, elle a été tuée pendant une manifestation en Cisjordanie. Elle s’ajoute à la longue liste des internationaux tués par l’armée israélienne. Après Rachel Corrie, Tom Hurdndall, les sept membres de World Central Kitchen… Vous avez entendu le gouvernement états-unien protester ? Non ? Moi non plus.

La montée de l’extrême droite dans toute l’Europe atteint l’Allemagne. L’AFD, parti qui s’est construit sur la haine des migrant·es, est à présent un des deux premiers partis politiques allemands. C’est dans l’ancienne Allemagne de l’Est qu’il obtient ses meilleurs scores. La Thuringe était gouvernée, il y a peu, par Die Linke. Cet électorat est passé à l’extrême droite. Une scission a affaibli Die Linke. L’ancienne dirigeante Sarah Wagenknecht tient sur les migrant·es les mêmes propos que l’extrême droite et elle a réalisé une percée.

Keir Starmer, nouveau Premier ministre travailliste, vient de faire une visite officielle en Italie. Il a fait un éloge appuyé de la politique de Giorgia Meloni en matière d’immigration. Cette politique pourrait servir de modèle pour la Grande Bretagne, a-t-il indiqué.

C’est un des rares pays arabes à échapper pour l’instant à l’hégémonie de l’impérialisme occidental. En même temps, les dernières élections libres qu’il a connues ont eu lieu il y a plus de 30 ans avec la victoire du FIS. Celles qui viennent d’avoir lieu ressemblent à celles qui avaient vu la victoire d’un Bouteflika probablement déjà cliniquement mort. Les espoirs nés du Hirak se sont évanouis. Tout opposant est à présent emprisonné et la presse est muselée.

Assez courageusement, le pays essaie de sortir de la Françafrique : il réorganise son économie pour moins dépendre des importations. Il essaie avec ses voisins du Niger ou du Burkina de sortir du franc CFA. Du coup, on peut se poser des questions sur l’attaque djihadiste qui a tué 80 militaires maliens à Bamako le 17 septembre. Cette attaque fait évidemment le jeu de la France sur le mode : “vous avez expulsé l’armée française, voilà le résultat”. Le chemin sera long pour sortir du néocolonialisme.

L’intérêt d’Israël a toujours été d’internationaliser la guerre. Le but est de masquer le déséquilibre béant des forces entre cet État occidental, armé et soutenu par l’Occident, et le peuple palestinien victime d’un génocide. L’armée israélienne a tour à tour assassiné un général iranien, Ismaël Haniye (ancien Premier ministre palestinien) et plusieurs chefs militaires du Hezbollah. Les vendeurs d’armes et de technologie vont s’extasier devant l’exploit technologique qui a consisté à piéger des milliers de bipeurs et de talkies walkies. Peu importe les dommages collatéraux : les ambulanciers, chauffeurs de taxi ou enfants tués ou estropiés. L’impunité dont bénéficient les dirigeants israéliens est ahurissante.

Que vont faire le Hezbollah et ses alliés ? Le dilemme est compliqué. Ils peuvent infliger de grosses pertes aux Israéliens, mais n’ont aucune chance de les battre militairement. Le Hezbollah représente le tiers des Libanais·es. Pas plus mais pas moins. La guerre, c’est le risque de perdre le pouvoir qu’il exerce depuis la fin de la guerre civile et le retrait israélien du Sud Liban.

Et l’Occident ? On devrait être stupéfait qu’il continue d’armer un pays qui ne cache pas sa volonté de déclencher une guerre généralisée et de piétiner sans retenue le droit international. Nos médias qui prononçaient 10 fois par minute le mot “terroriste” en parlant du Hamas et du 7 octobre sont tout en retenue pour parler de ce qui vient de se passer au Liban.

Un an de génocide et aucune perspective de cessez-le-feu. Kamala Harris a annoncé qu’elle allait continuer à armer Israël. Dans ces conditions, comment la population de Gaza survit-elle ? Depuis novembre 2023, l’UJFP a pu envoyer plus de 200 000 euros à Gaza. Cet argent a permis de reloger des milliers de personnes sous des tentes formant trois camps : le camp des paysans, celui des pêcheurs et celui de l’association Ibn Sina (Avicenne). Des sanitaires ont été creusés. Plusieurs milliers d’enfants ont été rescolarisés. Des ateliers psychologiques permettent aux femmes, aux enfants et aux hommes de survivre au stress permanent. Plusieurs camps ont reçu des détergents pour être désinfectés car les eaux usées envahissent les tentes et les maladies (notamment cutanées) se propagent. Tous les jours, le site ujfp.org rend compte de la résistance de la société gazaouie. Soutenez Gaza !

Il n’y aura pas d’issue militaire à cette guerre. En Russie, Poutine a renforcé sa dictature, éliminant par le meurtre systématique toute forme d’opposition. On n’entrevoit pas, dans un avenir proche, une rupture du front intérieur. En Ukraine, ce qui était au départ une guerre de défense de tout un peuple contre une invasion barbare tourne à la guerre technologique entre l’impérialisme occidental (et son bras armé l’OTAN) et l’impérialisme russe. Alors ? Le pire est à redouter. En Yougoslavie, après 200 000 mort·es, on en était sorti en laissant tous les meurtriers au pouvoir. Ce scénario risque de se reproduire.

Toutes les colonies françaises connaissent le chaos et la discrimination : Kanaky, Guadeloupe, Guyane, Mayotte et à présent Martinique. La “départementalisation” de 1946 aura juste provoqué un exode de la population vers la métropole pour y trouver un emploi dans la fonction publique. Le coût de la vie est 40 % plus important qu’en France et le chômage massif. Près de deux siècles après la fin de l’esclavage, les descendant·es des Békés possèdent l’essentiel de ce qui est rentable : la grande distribution, l’hôtellerie. Le pouvoir français ne connaît qu’une seule réponse : l’envoi de gendarmes et de CRS.