Le gouvernement Attal veut imposer une nouvelle et brutale régression des droits des chômeur·ses, pour ponctionner les caisses de l’UNEDIC actuellement bien remplies par les cotisations patronales et les cotisations des salarié·es. L’unité syndicale devrait pouvoir se réaliser pour le retrait total de ce projet censé s’appliquer avant le 1er décembre 2024. Nous publions ci-dessous de larges extraits des communiqués de Solidaires et de la CGT.
Gabriel Attal vient d’annoncer une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Comme les deux précédentes, elle va toujours dans le même sens : moins de droits et d’indemnités pour les chômeur·ses. Alors qu’à peine un tiers d’entre elles et eux sont actuellement indemnisé·es, le gouvernement Attal ose prétendre agir ainsi pour l’emploi en luttant contre l’“assistanat”. Le but : parvenir à imposer l’équivalent des lois Hartz allemandes de 2003/2004 obligeant les privé·es d’emploi à accepter n’importe quoi à n’importe quel salaire (pourquoi pas des jobs à 1 euro ?), lois qui ont conduit à une explosion de la précarité et de la misère outre-Rhin, comme ce qui s’est également passé en Angleterre.
Alors que le comité d’évaluation de la réforme de 2019, pourtant tout acquis à la cause du gouvernement, a déclaré qu’aucun emploi stable n’avait été créé par sa réforme, celui-ci va :
- • Durcir encore l’accès à l’indemnisation qui passera de six mois travaillés (sur une période de 24 mois) à huit mois travaillés sur une période de 20 mois. Un tiers des chômeur·ses indemnisé·es sera concerné, à commencer par les plus précaires et les plus jeunes et l’Unedic pourra faire ainsi 2,8 milliards d’euros d’économies.
- • Réduire de 18 à 15 mois la durée de l’indemnisation, cette réduction pouvant aller jusqu’à 12 mois en cas de taux de chômage officiel de moins de 6,5 %. Ce qui pourra faire économiser à l’Unedic 3 milliards supplémentaires !
- • Reporter l’âge d’accès au régime “sénior” de 53 à 57 ans sans même une mesure de lissage. Résultat une réforme d’une brutalité absolue pour plusieurs dizaines de milliers de chômeur·ses “seniors” qui voient leur durée d’indemnisation pour certain·es réduite d’un an ! […]
Pour que ce braquage contre nos droits et moyens de subsistance cesse, il nous faut porter le combat dans l’unité la plus large, ne lâchons rien !
Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires, le 26 mai 2024
[…] Dans un contexte de multiplication des plans de licenciement que la CGT a révélé, le gouvernement s’apprête à mettre en œuvre la plus violente de ces cinq réformes d’assurance chômage.
Revendiquant le “modèle allemand”, il prévoit 3,6 milliards d’économies soit près de 10 % des dépenses, trois fois plus que les précédentes réformes.
Les plus violemment touché·es seraient les travailleuses et travailleurs précaires, dont le seuil d’affiliation passerait de six mois de travail sur 24 à huit mois sur 20. 2,8 milliards d’euros vont être économisés sur le dos de 185 000 personnes par an, écartées du droit à allocation. […]
Cette mesure est particulièrement dure pour les jeunes de moins de 25 ans, surreprésenté·es parmi les précaires. Le gouvernement poursuit son objectif de précariser la jeunesse.
Autres perdant·es: les seniors entre 53 et 57 ans. Le palier qui permet une indemnisation légèrement plus longue à 53 ans serait supprimé et celui à 55 ans, reporté à 57. Combinée avec le précédent décret de février 2023, cette mesure conduit à diviser par deux l’indemnisation maximale à 56 ans par exemple, passant de 36 mois à 18 mois.
Officiellement justifiée par la transposition du recul de deux ans de l’âge de départ en retraite, ce recul est immédiat et anticipe de huit ans la double peine combinant recul sur la retraite (64 ans d’ici 2032) et baisse drastique des droits entre 53 et 57 ans. […]
Communiqué de la CGT, 24 mai 2024