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Pour une école de la liberté, non de la soumission !

Le “Choc des savoirs” est la partie la plus visible de l’offensive globale du gouvernement contre l’Enseignement public, la jeunesse, et les personnels. Ce “tri” des élèves s’accompagne d’une intensification de la répression de la jeunesse et de la caporalisation des personnels.

Violence de la jeunesse ou mineurs en danger ?

La concertation sur “l’autorité” engagée par N. Belloubet le 3 mai, est cadrée par le discours de Macron évoquant un “processus de dé civilisation” et ceux du Premier ministre à Viry-Châtillon annonçant des mesures ultra répressives. Cela alors que la jeunesse subit de plein fouet les conséquences de l’exploitation capitaliste (conditions de travail, salaires, chômage, dégradation de l’environnement…) et la politique scolaire de Macron qui renforce la sélection et développe l’embrigadement (SNU, classes défense, uniformes…).

Le gouvernement fait porter à la jeunesse le poids d’un certain nombre de faits tragiques. Or, les chiffres du ministère de la Justice ne révèlent pas une hausse de la violence imputable aux jeunes, bien au contraire. Par contre, le nombre de mineurs en danger est lui en nette hausse, victimes des politiques publiques : protection de l’enfance et prévention exsangues ; durcissement de la Justice des mineurs, la prison se substituant à l’éducation.

Et les nouvelles mesures annoncées vont aggraver la situation :

  • Diminution des postes de personnels enseignants, attaques contre le métier, les garanties collectives (réforme Attal du recrutement et de la formation ; réforme Guerini de la Fonction publique) ; nouvelles restrictions budgétaires.
  • Réformes qui nient le droit aux études pour tous et toutes (choc des savoirs, réforme de l’enseignement professionnel, Parcoursup…) ; la course aux résultats (avec les évaluations imposées) va accroitre la concurrence, générer un stress permanent.
  • Graves mises en cause des libertés démocratiques, (liberté d’expression, de manifestation…) ; des libertés académiques à l’université…

Autoritarisme” et embrigadement de la jeunesse

N. Belloubet qui prétend ne pas confondre “autorité” et “autoritarisme”, reprend en fait les directives de Macron et Attal, pour qui “autorité” veut dire ordonner, interdire, sanctionner (répression des lycéens protestant devant leur lycée, des étudiants et de tous ceux et toutes celles qui manifestent pour l’arrêt de la barbarie à Gaza…).

La concertation qu’elle a engagée le 3 mai vise à masquer les dégâts provoqués par les contre réformes, dégâts que les enseignants devraient réparer. Comment comprendre que les directions syndicales aient accepté de s’y rendre et qu’elles puissent participer à l’audience du 15 mai annoncée par la ministre 1 ?

Et comment comprendre qu’elles aient accepté, le 6 mai, “les discussions sur la réforme de la formation initiale et des concours censée entrer en vigueur dans quelques mois” 2 ? Ces concertations légitiment Macron, lui permettent de mettre en œuvre sa politique. Car pour mettre en œuvre le “choc des savoirs”, “l’école du futur” de Macron, pour mettre au pas la jeunesse, il faut modifier le métier, recruter et former des enseignants réduits à exécuter une méthode imposée, avec un manuel imposé, selon une progression uniforme. Cela nécessite de s’attaquer aux garanties statutaires, en lien avec le projet de réforme du statut de fonctionnaire annoncé par le ministre Guerini.

Une issue pour le combat

Ce dont a besoin la jeunesse, c’est d’une école dotée de tous les moyens nécessaires pour qu’elle puisse se construire un avenir. C’est d’un enseignement dont l’objectif est l’acquisition de savoirs disciplinaires et de méthodes permettant la formation d’un esprit critique, libre, et non soumis.

Cela implique de commencer par mettre en avant des revendications claires : retrait des projets Macron de “dressage” des jeunes, retrait du projet de réforme du recrutement et de la formation des enseignants, retrait du projet de loi Guerini qui veut s’attaquer au statut des fonctionnaires…

Exiger l’abrogation des décrets et arrêtés sur le choc des savoirs, c’est refuser toute discussion sur sa mise en œuvre et non quémander un autre “dialogue social” avec les ministres de Macron. Combattre cette politique implique la rupture immédiate avec ce gouvernement, le boycott de toutes les réunions et structures de dialogue social.

C’est sur ces bases que doit se construire l’unité des syndicats et personnels dans l’action sur l’objectif d’infliger une défaite à Macron Il est encore temps de centraliser les mobilisations contre le gouvernement en organisant une manifestation nationale de tous les personnels de l’Enseignement public en direction du ministère.

GD 69, 10 mai 2023

  1. Finalement les directions syndicales ont boycotté la deuxième réunion, celle du 15 mai avec Belloubet. ↩︎
  2. Cf. le courrier intersyndical du 6/05/2024 : https://www.sudeducation.org/communiques/courrier-intersyndical-2/ ↩︎