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Il ne faut pas boire son prochain

Le texte ébouriffant de Roland Dubillard sonne étonnamment juste dans notre société au libéralisme effréné soutenu par une technologie invasive qu’il n’aurait pu imaginer.

La compétition en tous domaines n’est pas autre chose que se gorger du sang de l’autre après l’avoir abattu. Ce sang prend diverses formes : argent, succès, pouvoir.

La fiction fantastique d’une fête dans un étrange château où les invité·es venu·es impatient·es et joyeux/euses passent mystérieusement à la trappe hormis quatre d’entre eux – au moins temporairement – plus un retardataire qui tout naïf qu’il semble, parviendra à désarmer le piège et à en inverser l’effet par un tour de magie donne à l’horreur de nos rapports destructeurs et du fonctionnement social toute sa dimension.

Voilà un bon exemple de ce que peut atteindre un imaginaire vraiment libre, soutenu par une grande maîtrise du langage-celui-ci devenant pour finir le ressort symbolique de l’intrigue dans son rythme chaotique et ses diverses tonalités.

La mise en scène enrichit et allège ce texte par une série de prestations collectives dansées et chantées du meilleur effet et qui nous donne envie de monter sur scène accompagner la troupe.

Un spectacle qui mérite un large public… de tout âge puisque cette sombre et alerte mascarade, sans être comprise dans tous ses dessous dont l’actualité de ses résonances, peut enchanter jusqu’aux enfants.

Marie-Claire Calmus

Il ne faut pas boire son prochain de Roland Dubillard, mise en scène d’Agathe Dizarn assistée de Thomas Chaillou. Au TDM – Théâtre Darius Milhaud, 80 Allée Darius Milhaud (Paris 19).