Depuis, le colonialisme de peuplement français a dû un peu reculer. Et puis Macron est arrivé. Sonia Backès qui représente l’aile “dure” des colonialistes a été ministre (avant d’être battue aux élections sénatoriales). Le pouvoir a maintenu un “référendum” boycotté par les indépendantistes avec l’idée de clore définitivement l’avenir du pays. Et dans la foulée, un Parlement français, gagné au colonialisme d’antan, a décidé de modifier le corps électoral.
La révolte qui vient d’éclater interrompt ce rouleau compresseur colonial. Tenté par la violence, des milices caldoches, inspirées par ce que fut l’OAS, s’arment et tirent. Macron-Zorro va devoir choisir : appuyer l’OAS ou s’inspirer de la fin de la guerre d’Algérie. Et il ne choisira la deuxième que s’il y est contraint et forcé par le rapport de force.
Mais l’opinion mondiale bouge. Après la Colombie ou le Chili, trois pays européens ont reconnu la Palestine. À l’ONU, il y a une majorité écrasante pour cette reconnaissance. Le rêve sioniste que la Palestine disparaisse est mal en point. Et puis il y a des gens célèbres, artistes de l’Eurovision ou du festival de Cannes, personnalités comme le couple Clooney qui ont pris publiquement position. Israël est en route vers le statut d’État paria
La CPI (Cour Pénale Internationale), qui recueille les plaintes individuelles, aura mis 15 ans à enfin demander l’inculpation de dirigeants israéliens (Nétanyahou et Galant) et Karim Khan s’est senti obligé de mettre sur le même plan l’occupant et l’occupé en inculpant trois dirigeants du Hamas. Il n’empêche, cette inculpation met en grave difficulté le camp occidental qui va avoir de plus en plus de mal à soutenir les meurtriers.
Des parents d’otages, tout en exigeant la démission de Nétanyahou, pensent “qu’il faudra donner des droits égaux aux Palestinien·nes”. Certes, les effets de décennies de déni et d’impunité font tenir le camp de la guerre. Mais ce camp se délitera quand Israël sera sanctionné.
À Gaza, l’attaque contre Rafah s’accompagne d’une reprise des combats à Gaza ville et à Jabalia, dans des zones que la vaillante Tsahal s’était vantée d’avoir nettoyées.
Des centaines de milliers de personnes sont à nouveau déplacées. La frontière de Rafah est fermée et les colons attaquent les camions qui apportent les vivres à Gaza. Le port flottant construit par les États-Unis est une supercherie : ses capacités sont 30 fois inférieures aux besoins de Gaza. L’impérialisme collabore au génocide en cours.
Avec en plus des mesures racistes meurtrières contre les migrant·es subsaharien·nes renvoyé·es dans le désert sans eau ni abri et une crise économique qui pousse la population à tenter l’émigration vers l’Europe