Émancipation


tendance intersyndicale

Notre librairie (février 2022)

Sortir la dette des griffes de la finance

Un livre à trois voix : un ancien porte-parole de l’Union syndicale Solidaires, un ancien coprésident d’Attac et un ancien conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes. Trois voix qui analysent le visage du néolibéralisme d’après Covid. Sur un mode didactique et critique, ils dissèquent les enjeux de la dette publique, en décortiquent les mécanismes et montrent comment elle sert de prétexte au démantèlement de l’État social. Car il faudra choisir dès demain entre rembourser la dette, et pour cela diminuer les dépenses publiques, ou préparer la société à une véritable transition sociale et écologique. La question de la dette ne peut être résolue qu’en sortant en même temps du modèle actuel de production et de consommation. Ce livre analyse les chemins concrets de cette évasion.

Quoi qu’il en coûte – Sortir la dette des griffes de la finance, Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa, Jacques Rigaudiat, éditions Textuel, janvier 2022, 176 p., 13,90 €.

Algérie 1962

En Algérie, l’année 1962 est à la fois la fin d’une guerre et la difficile transition vers la paix. Elle est scandée par trois moments : cessez-le-feu d’Évian du 19 mars, indépendance de juillet, proclamation de la République algérienne le 25 septembre. L’histoire politique cache des expériences vécues, que restitue finement l’historienne Malika Rahal au fil d’une enquête mobilisant témoignages, autobiographies, photographies et films, chansons et poèmes. Émerge ainsi une histoire populaire largement absente des approches classiques : en faisant place au désespoir des Français·ses d’Algérie dont le monde s’effondre, elle relate le retour de 300 000 réfugié·es de Tunisie et du Maroc, la libération des prisons, ainsi que les spectaculaires festivités populaires. L’ouvrage décrit des expériences collectives fondatrices pour le pays qui naît à l’indépendance. Une fresque sans équivalent, de bout en bout passionnante.

Algérie 1962 Une histoire populaire, Malika Rahal, éditions La découverte, janvier 2022, 493 p., 25 €.

Introduction à l’économie politique

De 1907 à 1913, Rosa Luxemburg donne des cours d’économie politique à l’école centrale du parti social-démocrate d’Allemagne. Alors que ce dernier se montre de plus en plus complaisant à l’égard d’un système qui conduit tout droit à la Première Guerre mondiale, elle fait ressortir les contradictions insurmontables du capitalisme, son inhumanité croissante, mais aussi son caractère transitoire. Dans ces leçons, qui s’inscrivent dans le droit-fil de la critique de l’économie politique de Marx comme du Manifeste communiste, Rosa Luxemburg nous met face à l’alternative qui s’impose aujourd’hui avec plus d’insistance que jamais : socialisme ou chute dans la barbarie. Une nouvelle édition, augmentée, actualisée, comportant une chronologie, des notices et une synthèse sur l’intégralité de l’œuvre de celle qui fut une internationaliste irréductible

Introduction à l’économie politique, Œuvres complètes tome I, Rosa Luxemburg, traduction Jacqueline Bois, éditions Agone, novembre 2021, 528 p., 25 €.

Résistant à 17 ans

Né en 1925, Max Tzwangue, est peut-être le dernier des FTP-MOI encore en vie. Ce livre retrace sa vie, typique de cette génération issue de l’immigration juive, qui baignait dans le yiddish et la culture communiste. Jeune résistant en lutte contre le nazisme et le capitalisme, il participe à la lutte clandestine contre l’occupant, échappe à la répression et aux arrestations. Après la guerre, il devient travailleur dans le textile et syndicaliste à la CGT, négociateur de la convention collective de l’habillement. Membre du Parti communiste français, il est frappé de plein fouet par les “révélations” du rapport Khrouchtchev en 1956. Il quitte alors le PCF, change de vie et s’engage dans une carrière artistique.

C’est ainsi que fut ma vie – juif de Ménilmontant, résistant FTP-MOI à 17 ans, Max Tzwangue, éditions Syllepse, novembre 2021, 90 p., 8 €.


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