Stoppons ces fous !
Le pouvoir macronien multiplie les interdictions, dissolutions, exclusions et expulsions, comme celle tentée contre la militante Palestinienne de Gaza, Mariam Abou Daqqa. Il couvre inconditionnellement le régime d’extrême droite de l’État d’Israël qui massacre et déplace les Gazaoui·es, les présentant comme une vengeance légitime pour les massacres de civil·es par le Hamas. Mais ces bombardements et crimes de guerre ne constituent qu’une étape de la colonisation, du vol des terres et de l’élimination ethnique du peuple palestinien. Comme les déplacements forcés des Bédouin·es par les colons et l’armée en cours en Cisjordanie, autour de Naplouse et d’Hébron et au nord de la vallée du Jourdain.
Face à ces crimes de guerre et contre l’humanité, Macron est allé en Israël, pas pour faire entendre, comme beaucoup de ses prédécesseurs une voix de la France pour la paix, la justice et le droit… mais pour jeter de l’huile sur le feu en proposant à Netanyahou, que la coalition contre l’État Islamique agisse aussi contre le Hamas… Une folie aggravant les risques d’embrasement régional et d’internationalisation du conflit, avec y compris l’implication potentielle de la France ! Quant à la présidente de l’assemblée Braun Pivet, également partie, avec Éric Ciotti et Meyer Habib, apporter le soutien de “la France” au rasage de Gaza et au massacre de milliers de civil·es elle a déclaré au sujet de ces victimes : “Ce qui est important, c’est que les populations civiles qui se trouvent à Gaza soient le moins possible victimes de ce conflit. Mais on sait aussi qu’elles servent souvent de bouclier humain. Il faut les préserver bien sûr, mais rien ne doit empêcher Israël de se défendre. Il y a un attaquant et des attaqués”.
Aligné sur Nétanyahou à l’international, le pouvoir français se singularise tout de même… mais, seulement à l’interne, par les interdictions systématiques des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, même des colloques, conférences ou initiatives pour G.I. Abdallah.
Du coup, les ambassades françaises sont prises pour cibles, les tensions dans le pays s’aggravent et les attentats sur le sol français risquent aussi de se multiplier.
Si on ajoute l’interpellation au petit matin de Jean-Paul Delescaut, secrétaire de l’union départementale de la CGT du Nord, pour “apologie du terrorisme” dans un tract de soutien à la Palestine. Et aussi la liste des comportements “anti laïque” et “antirépublicains” qu’Attal vient encore d’allonger, avec sa note de service sur l’abaya, avec l’obligation de dénoncer les troubles occasionnés par quelques jeunes lors des hommages officiels à Dominique Bernard (troubles qui auraient été pour la plupart levés par un simple échange) et avec une gestion excluante des élèves supposé·es radicalisé·es. Sans oublier l’insistance à différencier l’enseignement pour les classes populaires et pour l’ensemble des musulman·es comme le propose certain. Ce gouvernement, allié à la droite et aux extrêmes droites, dans l’organisation de la détestation de ce qui est musulman, l’islamophobie à l’état brut, dépasse tous les racismes dans leur horreur, car c’est la force publique qui l’instille.
Nos syndicats devraient organiser la riposte contrer les initiatives de plus en plus dangereuses de la macronie, dans le pays comme au niveau de la solidarité internationale et des risques de généralisation de la guerre. Mais les directions ont été trop occupées à se faire balader dans les pseudo-négociations sur la PSC et les primes salariales. Elles ont ainsi continué à servir la soupe à Macron pour ses attaques contre la Sécu et les statuts. Mais aussi, dans cette situation très critique, elles ont abandonné le terrain de la solidarité avec la Palestine, de la défense de la paix, de la laïcité, de la mixité sociale et scolaire.
Il est encore temps de réagir :
- en transformant l’essai de l’appel Île-de-France CGT, FO, FSU, Solidaires du mardi 24 octobre par des appels intersyndicaux nationaux rapides à des manifestations pour un cesser-le-feu immédiat, la levée du blocus de Gaza et l’arrêt de la colonisation ;
- en intervenant systématiquement contre les interdictions des manifestations “Palestine” par Darmanin et les préfet·es malgré les décisions des instances judiciaires. Et en contribuant à maintenir ces manifestations sous toutes leurs formes et dans la durée ;
- en soutenant l’appel des syndicats palestiniens à lutter contre l’armement du régime d’extrême droite de Tel-Aviv et en prenant contact avec eux pour des aides concrètes ;
- en appelant à renforcer la campagne BDS, qui vient d’être légalisée, au niveau national après le niveau européen, par la cour de cassation ;
- en rappelant, que la laïcité est unifiante et non diviseuse, notamment dans cette période de commémoration de la loi de 1905, autour du 9 décembre ;
- en mobilisant vraiment pour une école émancipatrice formant à l’esprit critique, et rayonnant sur les quartiers, avec des moyens, plutôt que la répression des jeunes et l’organisation du tri social.