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Chronique des sexismes ordinaires

PARCE QUE C’EST AUSSI UNE FORME DE HAINE

Construire d’urgence une internationale féministe

La journaliste russe Marina Ovsiannikova vient d’être condamnée par contumace à huit ans de prison pour avoir critiqué l’armée : elle avait manifesté, seule, l’année dernière avec une pancarte contre l’offensive russe en Ukraine. Elle fera appel au sein de l’appareil judiciaire même si “il n’y a aucune chance de victoire” selon son avocat. Aucun contre-pouvoir en Russie !

En Iran, Armita Garawand, jeune femme kurde iranienne de 16 ans est dans le coma depuis le 3 octobre après une agression physique par la police de la moralité dans le métro, “elle ne respectait pas le code vestimentaire”. Diverses pressions sont exercées sur sa famille, une journaliste, ses ami·es étudiant·es interdisant toute publication, diffusion de photos concernant Armita.

Deux femmes, un courage immense. Comment être plus solidaires ?

Emmanuelle

Prix Nobel de la Paix 2023

Le 6 octobre dernier, le comité du Nobel a choisi d’attribuer le prix Nobel de la Paix à Narges Mohammadi, journaliste et militante iranienne. Il a salué par cette attribution le courage de cette militante, défenseure des droits des femmes et des droits humains dans son pays, emprisonnée dans la sinistre prison politique d’Evin. Narges Mohammadi est âgée de 51 ans. Le régime iranien l’a arrêtée à 13 reprises, il l’a reconnue coupable 5 fois et l’a condamnée au total, à 31 ans de prison et à 154 coups de fouet.

Au-delà de cette militante infatigable, voix de la contestation iranienne, ce prix est adressé à l’ensemble du mouvement de protestation suite à la mort de la jeune Jina-Mahsa Amini, en septembre 2022, contestation portée par ces mots “Femme, vie, liberté”.

Depuis la prison d’Evin, Narges Mohammadi a transmis ce message : “Je n’arrêterai jamais de lutter pour l’instauration de la démocratie, de la liberté et de l’égalité. Il est certain que le prix Nobel de la paix va me rendre plus résistante, plus déterminée, plus optimiste et plus enthousiaste sur cette voie, et il va accélérer mon pas”.

Sa détermination sans faille force l’admiration et devrait entrainer avec elle des actes de la part des États. Or dans les enceintes internationales, on constate plutôt la frilosité des gouvernements en matière de soutien aux attaques contre les droits humains. Après l’attribution du Nobel de la paix, on pourrait espérer des États membres qu’ils mettent tout en œuvre pour que Narges Mohammadi et les autres militant·es des droits des femmes et des droits humains, soient libéré·es. Mais pour mettre en cohérence les paroles et les actes, il faudrait du COURAGE.

Joëlle

Cyberharcèlement, une nouvelle forme de violence envers les femmes

Le mois de novembre et particulièrement la journée du 25, nous rappellent les violences faites aux femmes et les luttes qu’elles impliquent pour aller vers leur élimination. Ici et partout dans le monde, des filles, des femmes subissent des oppressions multiples, économiques, physiques, psychologiques et ces violences ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis des siècles, la société patriarcale n’a cessé de générer cette volonté de faire taire, d’anéantir, celles qui ont osé lever un peu trop la tête, celles qui cherchent à s’écarter du rôle que les hommes leur ont assigné, celles qui ont soif d’égalité et de liberté. C’est parce qu’elles sont des femmes, qu’elles subissent l’interdiction de s’habiller, de circuler librement, l’interdiction d’accéder à l’éducation ou au travail, et pour certaines les coups, les viols, les féminicides.

La haine de certains hommes envers les femmes, se déverse aujourd’hui sous une nouvelle forme au travers des réseaux sociaux : la cyberviolence. C’est le sujet traité par les réalisatrices Guylaine Maroist et Léa Clermont-Dion dans le film Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique sorti en octobre dernier. Dans ce documentaire poignant, nous suivons le destin de 4 femmes de pays, d’âge, de situation sociale différentes : Laurence Gratton une jeune enseignante québécoise, Kiah Morris représentante démocrate américaine, Laura Boldrini ancienne présidente du parlement italien, Marion Séclin, comédienne et youtubeuse française. Abandonnées par les forces de l’ordre, la classe politique et les géants du web qui engrangent des milliards, toutes décident de se battre et de ne plus se taire pour faire bouger les lignes et pour que cela cesse.

Joëlle