Émancipation


tendance intersyndicale

Face au libéralisme, des initiatives individuelles existent

Devant l’offensive libérale de “green washing” avec des matériaux dont la provenance n’est pas connue, dont la qualité est discutable mais dont les tarifs sont exorbitants. Voici une construction à Forcalquier dans les Alpes-de-Haute-Provence, réalisée par Olivier Désiré, qui n’a pas attendu la prise de “conscience” hypocrite des grandes entreprises capitalistes.

L’Émancipation : Quelle était ton idée à la base ?

Olivier Désiré : Je milite contre le nucléaire depuis sa mise en œuvre et les déchets que ce type d’énergie dangereuse produit (voir Bure). Je voulais me servir du soleil comme énergie pour alimenter la maison. En effet lorsqu’on a mis en place par exemple une chaudière à gaz, ensuite il faut encore se faire livrer du gaz pour avoir chaud. Dans le cas du solaire, seule l’installation de base (et son entretien) est à prévoir.

En 2001, je décidais d’autoconstruire une maison. Je suis dans le quart sud-est de la France, donc une région bien ensoleillée. Le choix du terrain est déterminant, en particulier son exposition.

Ainsi, la maison est orientée sud/sud-est. Ce qui permet de prévoir une captation du soleil par la façade au sud. Ici, deux capteurs principaux : une grande baie vitrée et un mur “Trombe”. Ce dernier permet d’accumuler la chaleur dans le mur en briques dans la journée pour la restituer par convection naturelle le soir grâce à des trappes sur la cloison intérieure. La baie vitrée est protégée par des volets à claire-voie pour éviter une surchauffe l’été. Il y a aussi des volets roulants pour contribuer à l’isolation de la façade l’hiver.

L’Émancipation : Et l’hiver ?

O. D. : La maison est équipée d’un chauffe-eau solaire, mais il ne fonctionne que les sept mois hors gel. Le complément est réalisé par une installation de récupération de chaleur dans le poêle à bois, voire par l’électrique en dernier recours.

L’Émancipation : Qu’en est-il de l’électricité ?

O. D. : Une installation photovoltaïque de 2.3 Kwc (17m2) reliée au réseau est entrée en service en 2005 (panneaux sur le toit). Et une autre très petite installation autonome avec batterie est entrée en service en 2018 (panneaux sur la terrasse). Une telle maison nécessite d’y être présent afin de gérer les nombreux volets, mur “Trombe”, poêle à bois, etc. sous peine de perdre en efficacité et en confort.

L’Émancipation : Es-tu indépendant ?

O. D. : Électricité, après 20 ans j’ai vendu 45 000 KWh à EDF pour 10 000 KWh achetés (depuis 2008 à Enercoop).

Bois de chauffage, trois stères par an.

Gaz, 15 à 20 kg pour la cuisson par an (j’ai aussi un four solaire).

Essai plutôt réussi de construction de maison économe et en partie suffisante en énergie.

Propos recueillis par Agnès Bernard


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