Émancipation


tendance intersyndicale

Congrès de la FSU, troisième jour (02/02) : thème 2, Fonction publique, services publics, droits des personnels

Ca y est, après une journée de commission, le congrès de la FSU aborde les débats et les votes en plénière. On commence donc par le thème 2, qui porte des questions fondamentales pour les luttes revendicatives : salaires, Sécu et protection sociale, précarité, statuts…

Une mention particulière sur la protection sociale complémentaire : comme les lecteur.es de ce site le savent, Emancipation (avec d’autres) a combattu la signature de cet accord. Dans le cadre du congrès, nous avons défendu avec deux autres tendances (URIS et Front Unique) une motion commune pour que la FSU revienne sur la signature de cet accord nocif pour les personnels :

Motion Emancipation, URIS, Front Unique

La FSU retire sa signature de l’accord interministériel sur la protection sociale complémentaire.

Cette motion a recueilli : 52 Pour, 552 Contre, 8 Abstention, 17 Refus de vote.

Ci-dessous, les interventions d’Emancipation, avec les textes déposés et les résultats des votes. Nous reviendrons ultérieurement sur les débats et leurs résultats du point de vue des luttes à mener.

Intervention d’Emancipation sur les Assistant.es d’Education (AED)

Stéphane est intervenu à propos du statut des AED.

Pour la création d’un corps de fonctionnaires animateurs-trices scolaires pour les AED 

J’interviens pour défendre un amendement consistant à ajouter un paragraphe sur les AED en 2.4.2.2 (après le § 95). Il s’agit de demander la création d’un corps de fonctionnaires – plus précisément d’animateurs-trices scolaires – pour les 50 000 ou 60 000 AED. 

Il faut mener nos discussions sur les textes dans la perspective de notre intervention syndicale pratique. Lors de notre dernière heure d’information syndicale, au lycée Poincaré, à Nancy, il y avait 8 collègues AED, toutes celles et ceux travaillant ce jour-là. Et, deux jours plus tard, le 27 janvier, tou.t.e.s les AED du bahut étaient en grève, comme ils et elles ont été à l’avant-garde des mobilisations ces dernières années. 

L’auraient-ils été si on leur avait tenu le discours du texte du thème 2 dans son état actuel, à savoir rien concernant les AED, comme s’ils et elles n’existaient pas ? 

En outre, le texte du thème 2 rappelle un principe : « Elle (la FSU) réaffirme que toutes les missions de service public, stables et pérennes doivent être assurées par des fonctionnaires » (Thème 2, § 88). Est-ce que les fonctions exercées par les AED ne sont pas « stables et pérennes » ?

Ou oserait-on me répondre que nos collègues AED accompliraient des missions inutiles ? Mais, nous le savons, en l’absence totale d’AED, les collèges ferment et les lycées ne peuvent pas tourner longtemps, tant leurs tâches sont multiples et indispensables. 

Les camarades du SNES disent : cela relève presque exclusivement du champ de syndicalisation du SNES ; c’est donc au SNES de définir le positionnement sur ce point ; le SNES a un mandat d’étude sur le sujet (qui malheureusement n’a donné lieu, à ma connaissance, à aucun travail depuis 2018) ; on verra lors de notre congrès en mai. 

Mais notre fédération, la FSU, n’a-t-elle pas vocation à se prononcer sur le principe : un statut ou pas de statut ? Si. C’est pourquoi notre amendement dit simplement : un statut, mais ne le définit pas plus précisément. 

Le contenu concret de ce statut, il faudra le définir plus précisément, à la fois en lien avec les intéressé.e.s elles-mêmes et eux-mêmes et avec les camarades du SNES qui se penchent sur la question, comme ceux  de Grenoble, de Nice et d’autres académies qui avaient fait des propositions à ce sujet au congrès du SNES de 2018 et aussi avec les camarades des autres syndicats de la fédération qui sont aussi concerné.e.s directement ou indirectement par ce statut. 

C’est indispensable de revendiquer un statut pour cette catégorie représentant entre 50000 et 60000 précaires, en majorité des femmes. Lutter pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, c’est aussi lutter ici et maintenant pour mettre un terme à la précarité. 

Intervention d’Emancipation sur l’accord protection sociale complémentaire

Intervention d’Olivier sur l’accord « protection sociale complémentaire »

J’interviens au nom d’Emancipation tendance intersyndicale pour dire combien nous déplorons la signature de l’accord sur la protection sociale complémentaire par la direction de la FSU et des autres syndicats.

Cette signature, c’est un coup porté aux solidarités héritées de l’après-guerre.

C’est un véritable cadeau pour Macron, les assurances privées et le capitalisme.

C’est le risque pour des millions de retraité.es, d’ayant droits et d’exclu.es d’être privé-es de complémentaire prévoyance, santé ou des deux, sans même parler de la dépendance.

C’est le risque pour tous les personnels de voir rapidement leur cotisation augmenter et leur couverture se dégrader.

C’est le risque de permettre à Macron, ou à tout autre pourvoir encore plus réactionnaire, d’attaquer rapidement la Sécurité sociale, en la livrant au marché.

C’est passer de plus en plus de temps militant, pour assister, impuissantes et impuissants au suivi des agressions contre la PSC et contre la Sécu.

C’est le discrédit jeté sur les efforts que nous faisons toutes et tous dans nos congrès, méthodiques, parfois conflictuels, mais pluralistes pour définir les mandats de la FSU.

C’est le discrédit jeté sur nos luttes syndicales, avec l’annonce de mobilisations pour tout ce qu’on va perdre sur la protection sociale, après avoir oublié de la défendre et après avoir signé sa perte.

C’est le discrédit jeté sur les notions même de syndicalisme de lutte et de transformation sociale.

Pour toutes ces raisons,  nous appelons chacun et chacune dans le congrès,  à chercher, en son âme et conscience, où est le bénéfice d’une telle signature.

Et nous vous appelons à tout faire, et ce de façon prolongée, pour que l’exécutif revienne sur sa signature et pour que s’engagent de véritables mobilisations en défense de la protection sociale.

En premier lieu, nous vous appelons à voter la motion unitaire proposée par Emancipation, Front unique et URIS, qui demande le retrait de la signature de la FSU de l’accord sur la PSC.

Intervention d’Emancipation : motion précarité

Intervention de Serge sur la précarité

Bonjour à toutes et tous,

La motion Emancipation sur la précarité répond à un contexte marqué par : la mise au chômage de milliers de contractuel.les à un moment où leur titularisation aurait, à la fois permis de reconnaître leur travail de ces dernières années, mais aussi de répondre à la nécessité pédagogique et sanitaire de diminuer les effectifs par classe ou à d’autres besoins selon les Services publics.

Elle répond à un contexte marqué par : la mobilisation de personnels précaires comme les Assistant.es d’Education et Assistant.es Scolaires en Situation de Handicap, pour l’égalité de traitement vis-à-vis de la prime REP/REP+ ou encore leur titularisation. En parallèle, le gouvernement affiche ses objectifs de recruter des personnels contractuel.les plutôt que statutaires.

En plus du soucis d’équité, nous avons un choix stratégique à faire : faire en sorte que le syndicalisme fasse sens auprès de personnels indispensables pour construire des rapports de forces, ou céder au chantage de gouvernements successifs qui perfusent nos organisation de comités de travail et de suivis de réformes qui vont dans le sens opposé de nos objectifs et mandats.

Pour engager des rapports de forces et sortir de ces ornières, avec les précaires de la Fonction publique notre fédération gagnerait à :
– Inclure la revendication de réemploi et titularisation immédiate et sans conditions de concours, ni de nationalité de tous les non titulaires qui le souhaitent.
– Organiser le suivi du réemploi des précaires sur le terrain et en favorisant leur mobilisation au sein de collectifs intersyndicaux.

Notre motion s’arrête là pour ne pas rajouter trop d’éléments de débat mais pour lutter pleinement ensemble, la fédération devrait aussi s’impliquer dans les collectifs dans lesquel.les nos organisations syndicales sont parfois absentes en tant que telles.

Ce serait plus productif que d’invisibiliser certaines revendications comme la titularisation des AED sous statut d’Educateur et d’Educatrice scolaires, émise par la coordination nationale des AED. Certains et certaines camarades parlent ici d’animateurs et d’animatrices scolaires, nous pourrions suggérer au SNES ce que nous entendons par là afin de l’aider à se mandater pour participer à cette coordination.


Publié

dans