Émancipation


tendance intersyndicale

Discrimination sexiste dans un collège de La Rochelle

M. le principal du collège Guiton à La Rochelle a imposé une décision révoltante vendredi 24 mai dernier, faisant preuve d’un sexisme inadmissible dans l’Éducation Nationale.

Une annonce très tardive

Alors que les filles et les garçons des équipes UNSS de rugby du collège se sont entraîné·es d’arrache-pied avec le soutien de leurs enseignant·es tout au long de l’année pour décrocher une place en finale nationale au tournoi UNSS, ce chef d’établissement a attendu le dernier moment (retour en arrière impossible avec forfait imposé) pour acter sa décision : un manque de budget, qui ne permettrait pas le déplacement des filles sur le lieu de rencontre.

Si l’histoire s’arrêtait là, nous pourrions essayer de comprendre : le déplacement à plus de 5000 euros ne peut être financé, l’équipe reste à La Rochelle.

Sauf que ce personnage d’une autre époque a décidé d’accorder aux garçons de l’équipe de rugby le déplacement prévu.

Oui oui, vous avez bien lu.

Suite à certaines réactions immédiates et à la dénonciation de plus en plus marquée des parents, notre chef d’établissement a déclaré porter seul la responsabilité bien que les arguments avancés pour justifier sa décision changeaient d’un interlocuteur à un autre. Il a notamment remis en cause l’organisation pour des questions de sécurité avec un refus porté sur des solutions apportées pour des trajets en car (déplacement avec minibus alors que l’établissement procède ainsi depuis 11 ans) ou SNCF.

Le sexisme n’a sa place nulle part

Interrogeons-nous plutôt sur la démarche de ce monsieur qui a attendu le dernier moment pour annoncer sa décision, empêchant ainsi les parents de cette équipe féminine de s’organiser pour réunir les fonds nécessaires à ce déplacement.

Interrogeons-nous plutôt sur son attitude discriminante auprès de jeunes en pleine construction d’identité.

Impossible de ne pas se révolter face à ce sentiment d’injustice d’un autre temps : une des valeurs essentielles de notre république repose sur l’égalité filles/garçons dans notre société. Nous avons un rôle à jouer en tant qu’enseignant·es ou responsables d’un établissement pour déconstruire des stéréotypes dont ne sortent indemnes ni les filles, ni les garçons.

En discriminant clairement une équipe de par son sexe, ce comportement est des plus dénonciables, des plus révoltants et nous regrettons fortement le manque de solidarité de l’équipe masculine qui aurait pu marquer sa solidarité en se désengageant de son côté.

Peggy Soulaine Rathat


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