Toujours dans le cadre des débats du congrès du SNES-FSU sur l’école, la laïcité occupe une place notable. Nous publions ci-dessous l’intervention de Quentin Dauphiné, délégué Emancipation, pour défendre la nationalisation laïque de l’enseignement privé. Cette demande est portée par de nombreux / nombreuses autres congressistes. Pour une vision plus globale des débats sur ce thème, vous pouvez consulter cet article.
Bonjour camarades,
Je présente les amendements d’Emancipation, et d’abord celui sur la laïcité. Je partirai d’un fait découlant d’une mobilisation. Hier mercredi, à Nantes des personnels en grève ont bloqué l’entrée du collège Saint-Joseph du Loquidy, l’un des plus sélectifs de France. Bravo à eux, bravo à elles !
Je relève dans ce contexte la réaction d’un homme politique du département, je cite : « Il y a un malaise de l’enseignement public qui n’assure plus sa mission d’instruction, comme en témoigne l’écroulement de la France dans le classement PISA, et qui jalouse l’enseignement privé (sous contrat ou hors contrat), qui maintient un enseignement de qualité ». Autrement dit : le dualisme scolaire a pour fonction d’organiser la séparation sociale dans la jeunesse. Certes, nous le savions déjà, le Serment de Vincennes en 1960, prononcé à l’issue d’une immense mobilisation laïque, en faisait un axe important. Mais aujourd’hui cette fonction de séparation sociale est assumée par la bourgeoisie, qui ne s’en cache même plus.
Cette situation politique nouvelle a provoqué une prise de conscience. Maintenant, il ne se passe guère de semaine sans que les dérives dans tel ou tel établissement catholique ne soient pointées du doigt. Car c’est un second aspect de la question : l’enseignement privé est un outil politique de l’Eglise catholique, autrement dit de la secte du Vatican.
C’est pourquoi la question de la nationalisation de l’enseignement privé est une nécessité pour un projet scolaire démocratique.
Par ailleurs, nous maintenant l’amendement n°45 : concernant les élèves de l’enseignement post-bac, il faut revendiquer une rémunération de stages, a minima au SMIC et donnant lieu à des cotisations sociales.
Enfin, nous retirons notre amendement n°61, puisque les rapporteurs ont repris l’idée que le SNES soutiendrait les personnels refusant de mettre en place le SNU, les classes « engagées »…leur fournira du matériel en ce sens.