En Palestine comme ailleurs,
guerre à la guerre !
“À Gaza, la faim n’est plus un événement exceptionnel : elle est devenue une routine quotidienne”, ainsi commence le témoignage d’Abu Amir, représentant de l’UJFP à Gaza (https://ujfp.org/temoignage-dabu-amir-le-19-avril-2025-crise-alimentaire-du-ble-a-la-famine/). Depuis la fin du cessez-le-feu, Israël bloque intentionnellement et totalement Gaza : denrées alimentaires, médicaments, kits d’hygiène ne passent pas. Les réserves sont épuisées, tout comme les corps. La guerre à Gaza devient de plus en plus atroce. Des attaques meurtrières tuent toujours plus d’enfants et de femmes, ciblent des humanitaires, ou encore des paysans qui remettaient en route un désalinisateur. Gaza est ainsi le lieu le plus meurtrier au monde pour les travailleur⋅euses humanitaires et professionnel⋅les de santé. En 2024, la Palestine détient aussi le triste record de rassembler un tiers des journalistes tué⋅es dans le monde. Israël harcèle aussi les Palestinien⋅nes de Cisjordanie avec des évacuations de camps.
Israël mène une guerre totale, déplaçant les populations pour mieux leur tirer dessus. Les mots ont un sens et on ne peut simplement qualifier ce qu’il se passe en Palestine de tragédie ou de catastrophe, mots qui renvoient à une destinée, indépendante de la volonté humaine, ce qu’il se passe c’est un génocide et le coupable est le gouvernement de Netanyahou. Par leur silence et leur inaction, les gouvernements occidentaux en sont complices. La plupart des médias aussi, en diffusant un langage orwellien qui inverse la signification des mots : quel sens a le mot victoire dans la bouche de Netanyahou ?
Il y a une volonté évidente de bloquer les informations venant de Palestine. Israël a refusé les visas des élu⋅es français·es ou britanniques qui devaient se rendre en Cisjordanie en avril alors qu’en mars, le RN était invité en grande pompe pour une conférence contre l’antisémitisme. Partout dans le monde, les militant⋅es sont poursuivi⋅es, voire emprisonné⋅es pour leur soutien à la Palestine (https://www.politis.fr/articles/2025/04/tribune-des-etats-unis-a-la-france-la-criminalisation-de-la-solidarite-avec-gaza-continue/). En France, les procès pour “apologie de terrorisme” se multiplient. Les conférences d’informations sur la Palestine sont aussi la cible de l’extrême droite, alors que des politiques réclament encore une criminalisation de l’antisionisme dans une tribune publiée dans le Monde mais dont le journal refuse toujours une tribune en droit de réponse, encore signable (https://framaforms.org/pour-que-la-lutte-contre-lantisemitisme-ne-serve-plus-de-pretexte-a-la-repression-1742984749) (voir aussi page 4).
Alors que faire ?
- Continuer d’informer pour convaincre. Des voix de journalistes, qui jusque-là refusaient d’appeler génocide ce qu’il se passe à Gaza se font entendre. Il est essentiel de réussir à faire basculer l’opinion publique pour qu’elle pèse sur les gouvernements.
- Refuser de détourner les yeux, partout dans le monde. En Israël, plusieurs soldat⋅es ou mobilisé⋅es refusent de partir ou retourner tuer à Gaza.
- Interpeller les élu·es et leur demander des comptes : iels doivent agir pour stopper l’alliance avec Israël et le génocide.
- Manifester, encore et toujours
- Soutenir : les grévistes de la faim “faim de justice pour Gaza”, parti⋅es de Marseille et arrivé⋅es à Paris, mais aussi les soutiens palestiniens dans les tribunaux.
- Participer au boycott d’Israël : sur l’achat de produits israéliens, mais il faut aussi refuser des partenariats comme les annonces de l’Éducation nationale pour des voyages en Israël du musée Vad Yashem. Créer des échanges avec les universités palestiniennes et pas israéliennes. Ce boycott pourra participer à la montée d’une opposition au gouvernement israélien.
- Refuser le commerce avec Israël et en particulier la vente d’armes ou de composants : les dockers de Marseille se mobilisent mais nous pouvons tou⋅tes rejoindre la campagne de Stop Arming Israel contre la participation d’Israël au salon de l’armement du Bourget pour faire pression sur Macron.
Plus que jamais, dans le contexte d’appel au réarmement et d’augmentation des budgets militaires sous couvert de guerre, nous devons réaffirmer notre antimilitarisme et notre opposition aux guerres, notamment en rejoignant le collectif “Guerre à la guerre” (https://guerrealaguerre.net/notre-appel-antimilitariste/), dont les premières actions seront devant le salon du Bourget du 20 au 22 juin (voir aussi page 35).