Cinq ans de plus…
hors de question !
Lendemain de second tour des présidentielles : Macron est réélu, finalement sans surprise mais avec face à lui des colères à multiples visages. En cinq ans, au lieu de faire reculer l’extrême droite, il l’a faite monter à près de 42 %, conséquence de son mépris de classe, des violences répressives, des lois liberticides mises en place, de la précarisation d’une grande partie de la population mais aussi d’une stigmatisation des populations racisées, exilées, et en particulier des populations musulmanes. Cerise sur le gâteau, alors que son Ministre de l’éducation, Blanquer, a durci la ligne en dénonçant l’islamo-gauchiste, on le retrouve le soir de l’élection à poser tranquillement aux côtés de militantes du collectif d’extrême droite Nemesis, autoproclamé “féministe” et venu dénoncer sur le champ de mars “l’islamisme en marche” de Macron, pas encore assez à droite selon elles. Le bruit des bottes s’est rapproché depuis cinq ans, alors quelles perspectives ?
Le nouveau quinquennat s’annonce encore plus dur. En plus de sa réforme des retraites, Macron a clairement montré sa volonté de casse de l’école publique par un faisceau de contre-réformes : fin des concours nationaux de recrutements qui aboutirait à une casse du statut protégeant les enseignant·es, recours accrus aux contractuel·les, attaque du collège unique et une nouvelle réforme des lycées professionnels qui entraînerait une mise à disposition des élèves de terminales auprès des entreprises. Toutes ces attaques visent à précariser et soumettre davantage les personnels de l’Éducation nationale ainsi qu’à faire fuir les élèves vers le privé et à modeler des travailleur·es aux exigences patronales.
Sur le changement climatique, Macron ne propose aucune réponse valable au dernier rapport du GIEC qui alerte sur la nécessité de changer immédiatement le fonctionnement de nos sociétés basées sur l’utilisation des énergies fossiles et l’accroissement des demandes en énergie. Ce changement ne pourra se faire avec des régimes capitalistes qui épuisent de plus en plus la terre, les travailleur.ses, les rendant encore plus dépendants de solutions toutes prêtes (alimentation industrielle, transports individuels, plateformes de livraisons, centres commerciaux…).
Plus le moindre temps à perdre pour combattre cette politique car Macron et le gouvernement, eux, sont prêts. Depuis début avril, six enseignant·es de l’école Pasteur de Saint-Denis sont en procédure disciplinaire sur rapport de la directrice d’école qui les a attaqué·es dans un media d’extrême droite. Faisant fi du soutien des élèves, des parents, des collègues et anciennes directrices de l’école, la DASEN du 93 leur a annoncé leur mutation d’office dès le 9 mai, prenant le parti d’une directrice d’école qui n’a pas, elle, respecté son devoir de réserve si cher au ministère. Pendant ce temps, dans l’entre-deux tours et au soir du deuxième tour, les étudiant·es et lycéen·nes se sont fait gazer, arrêter, dans leurs manifs de rejet de l’extrême droite et de Macron.
Les actions collectives, l’organisation des luttes par la base sont primordiales dans la perspective d’une riposte sociale. Dans les prochaines semaines et mois, il est donc nécessaire de soutenir et de rejoindre les luttes entamées dans les secteurs mobilisés. L’extrême droite n’est jamais aussi silencieuse qu’en temps de lutte sociale, et le libéralisme en ressort toujours affaibli. Les syndicats doivent cesser tout dialogue avec ce gouvernement et prendre pleinement part aux luttes pour construire un rapport de force suffisant.