Ce n’est pas la première fois qu’un chef d’État utilise un événement international à des fins de rassemblement de la population sous son égide.
Quelle que soit la gravité de l’agression russe contre l’Ukraine que rien ne peut justifier et qui apparaît comme une nouvelle étape dans une politique de reconquête des anciens territoires de la République soviétique désormais occidentalisés, on ne peut s’empêcher d’avoir en mémoire les récents propos de Macron alarmants, alarmistes, tutélaires, durant la crise sanitaire.
N’oublions jamais que dans les moments tragiques c’est autour de sa personne en tant qu’être de pouvoir qu’il veut nous rassembler. Et sa “protection”, ici à la faveur d’une posture guerrière et de prédictions sinistres sur la dégradation future de nos vies, doit être examinée avec circonspection.
Ces vies ont réussi à se maintenir au prix de beaucoup de souffrances et de forces ; encore détériorées elles cherchent à se reconstituer, se raffermir ; elles ne pourront le faire que si nous réfléchissons avant tout à ce que nous ont coûté les décisions, les erreurs et les ambitions présidentielles celles-ci à l’approche du scrutin faisant– si on peut se permettre l’expression– feu de tout bois.
Nous pourrons envisager alors, en plus d’un soutien humanitaire aux Ukrainien·nes, l’attitude la plus juste possible à adopter dans ce conflit, ceci en lien avec celle des organisations internationales.
Une “entrée en guerre” ne peut augurer d’une amélioration de l’état où se trouve notre propre pays, ni une unité fictive sous la houlette d’un chef d’un vrai rassemblement des forces de changement dans le combat urgent et nécessaire contre un système politico-économique désastreux et un pouvoir autoritaire.
Marie-Claire Calmus
Ce texte constitue la première chronique du volume 10 des Chroniques de la Flèche d’Or.