Au Mexique, depuis une quinzaine d’années, 60 % des Mexicain·es appartenant à la population en âge de travailler n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail formel (chiffres officiels de l’OIT). Des millions de personnes travaillent sans protection sociale, ni couverture médicale. Leurs salaires ne sont pas fixes, le plus souvent versés en espèces. La crise sanitaire a entrainé 12 millions d’emplois perdus dont seulement 1,4 million dans le secteur formel. Ce sont surtout les femmes employées dans le tertiaire, qui ont subi les contrecoups de la pandémie. Un nombre conséquent d’entre elles se sont mises à vendre des produits (savons, gâteaux, masques, broderies…) le plus souvent faits maison en utilisant les réseaux sociaux, ce sont les “nenis“. Ces microentreprises ont envahi les plateformes numériques ; des groupes féministes sont apparus créant de véritables espaces de solidarité. Les “nenis” ont pour la plupart entre 30 et 50, ans. Elles ne dépendent pas d’entreprises extérieures. Elles utilisent leur téléphone portable ou leur ordinateur et s’auto-organisent depuis la création de leur “marque”, en passant par la promotion de leurs produits et jusqu’à la livraison phase ultime non dépourvue de dangers au Mexique. Au-delà de la vente, certaines femmes proposent des ateliers gratuits, d’autres organisent des collectes. En marge du travail formel certes, ces femmes incarnent une économie plus solidaire et féministe.