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La Cagette des terres

La longue histoire des luttes et des solidarités dans le pays nantais se prolonge aujourd’hui sur de multiples fronts. Une façon parmi d’autres d’alimenter ces luttes, c’est justement de les nourrir, avec une partie des productions qui viennent des campagnes proches.

Depuis sa création en 2017, la “Cagette des terres” a sillonné les piquets de grève (des postiers aux métallos en passant par les infirmières), pris part aux mobilisations de jeunes à la fac ou à celle des Gilets jaunes sur les ronds-points, appuyé des initiatives de soutien aux exilé·es et les manifestations sociales nantaises et participé plus récemment à la lutte victorieuse contre l’implantation d’Amazon à Montbert (Loire-Atlantique) et aux actions des Soulèvement de la Terre un peu partout sur le territoire.

Le réseau y a déployé des petits déjeuners, des banquets, ou organisé la distribution de cagettes aux grévistes. Il s’articule autour de quatre piliers : une veille sur les fronts de lutte par les personnes impliquées ; un réseau de paysan·nes du coin soucieux·ses de contribuer aux luttes sociales par leur production ; des cotisant·es solidaires qui permettent de rémunérer les producteur·trices et d’investir dans du matériel nécessaire au fonctionnement du réseau ; des petites mains qui font la cuisine, organisent des chantiers, constituent un stock de bocaux, participent à la communication et au lien.

Ces gestes de ravitaillement nous paraissent primordiaux. Parce qu’ils sont précieux et aident à tenir ; parce qu’ils permettent la circulation et les liens entre les mondes en lutte ; parce qu’il est urgent de s’essayer à des formes de distribution des denrées alimentaires qui cherchent à s’affranchir de l’économie capitaliste. La Cagette est parfois très active et visible pendant des mois, parfois en sourdine quand le contexte est moins propice à son intervention, mais il nous semble essentiel de maintenir, y compris dans les moments de “creux de vague”, des outils de lutte prêts à réagir.