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Bal tragique à Valence – S’adapter aux effets… ou s’attaquer aux causes ?

 
Les images sont terrifiantes. Un an de pluie tombée en un jour. Des torrents de flotte emportant tout sur leur passage. Des villes noyées sous la boue. Des carcasses de bagnoles encastrées les unes dans les autres. Plus de deux cent mort·es. Et tout cela en quelques heures. Même pendant la guerre civile, quand le gouvernement des rouges et les ministres anarchistes étaient venus se réfugier à Valence, il n’y avait pas eu un tel chaos ! C’est de l’humour !

La population est sous le choc et s’interroge. Tout cela était-il prévisible ? L’alerte aurait-elle pu être donnée plus tôt ? La situation est-elle exceptionnelle ou risque-t-elle de se reproduire et peut-être en pire ?

Comme de bien entendu, les météorologistes du temps qu’il a fait hier ignoraient tout du réchauffement climatique et de ses conséquences. À savoir la multiplication exponentielle de tels événements et l’augmentation tout aussi exponentielle de leur intensité. Aussi, faute de comprendre les causes de ce genre de phénomènes, dont ils pensent qu’ils sont exceptionnellement exceptionnels, ils ont recours à la médecine de Molière qui consistait à mettre des emplâtres sur une jambe de bois. Il faut s’adapter, nous disent-ils. Limiter l’étalement urbain et l’artificialisation des sols. Permettre à l’eau de s’infiltrer dans le sol pour réduire le ruissellement. Qui peut être contre ce genre de mesures de bon sens dont il est cependant évident que, sous la pression des lobbys, elles ne verront le jour qu’à doses homéopathiques ? Bref, si cela est nécessaire, il est clair que ces mesures seront insuffisantes car si elles atténuent les effets d’un phénomène, elles n’en annihilent en rien les causes. Mais les causes du dérèglement climatique, c’est quoi ?

Aujourd’hui, même les climato sceptiques les plus bornés reconnaissent que les activités humaines sont pour beaucoup dans l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. Mais c’est quoi les activités humaines ?

Certain·es, dont nous sommes encore, mettent tout sur le dos du capitalisme. Sur son appétit sans fin de profits, d’exploitations, de pillages des biens communs pour nourrir une croissance économique permanente. C’est une évidence, mais… ?

Mais le capitalisme ne se résume pas à une logique économique, financière et sociale. C’est aussi, et de plus en plus surtout, un mode de vie. Celui de toujours plus de consommation marchandisée.

Et là, c’est clair, sans même parler de décroissance, l’évidence de la nécessité d’une certaine sobriété est largement impopulaire. Car, mais c’est bien sûr, ce sont majoritairement les pauvres qui en feront les frais.

Aussi, ce que les révolutionnaires sociaux se doivent de comprendre, c’est que, pour avoir une petite chance de résoudre le problème des désastres écologiques présents et à venir, il ne suffira pas d’une révolution politique, économique et sociale. Il s’agira, en effet, d’impulser une révolution civilisationnelle.

Et là, mon petit doigt me dit que ce n’est pas gagné.

Reste que l’avenir n’est pas ce qui risque de nous arriver, mais… ce que nous allons faire. Alors…

Oléron le 04/11/24

Jean-Marc Raynaud