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Iran

De nombreuses dictatures ont eu plusieurs services de sécurité. La Syrie d’Hafez el Assad en avait 19. On n’a pas oublié la “Securitate” de Ceausescu ou la Pide du fascisme portugais. En Iran, il y a la police des mœurs (qui a déclenché la révolte actuelle en assassinant Masha Amini), les gardiens de la révolution et les Bassidjis. Ensemble, cela représente des centaines de milliers de nervis armés qui ont tout à perdre si le régime tombe.

L’Iran est un pays comptant de nombreux·euses intellectuel·les et artistes. La répression les frappe. Le régime a emprisonné le cinéaste Jafar Panahi et l’actrice Taraneh Alidousti. L’équipe nationale de football a publiquement montré sa solidarité avec la révolte en cours.

Dans les rues et le métro de Téhéran, les femmes n’ont plus peur de se dévoiler. La répression est féroce en province, surtout dans le Kurdistan. Les étudiant·es jouent un rôle moteur comme lors de la révolution de 1979. Il manque encore à ce mouvement un engagement plus massif de la classe ouvrière. Et, à cause de la répression, cette révolte spontanée n’a pas de dirigeant·es.

Afghanistan

Les Talibans au pouvoir n’auront pas fait semblant longtemps. La capitale, Kaboul, leur est hostile, mais ils détiennent la force et il n’y a aucune opposition organisée. Leur antiféminisme pathologique aboutit chaque jour à une discrimination nouvelle : imposition du hidjab, interdiction de l’école aux filles et de l’université aux femmes. Courageusement des femmes sont descendues dans la rue et des universitaires hommes ont démissionné publiquement de leurs fonctions en signe de solidarité.

Turquie

Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul, a été condamné à plus de deux ans de prison et d’inéligibilité pour avoir traité d’idiots les membres du collège électoral. Il était l’adversaire le plus crédible d’Erdogan aux prochaines élections présidentielles.

Les prisons turques sont pleines d’opposant·es. La police multiplie les coups fourrés. Les Kurdes sont en première ligne. L’invasion du Rojava est programmée.

À l’heure où ces lignes sont écrites, l’implication des services turcs dans l’attentat anti Kurde de Paris n’est pas avérée. Mais elle n’est pas non plus exclue.

Tunisie

Les élections législatives ont montré l’étendue du rejet populaire contre le Président Kaïs Saïed qui s’est attribué tous les pouvoirs. Il y a eu 11 % de votant·es.

Chine

Le mouvement est parti du site industriel de Foxconn à Zhengzhou qui a 200 000 employé·es et fabrique 70 % des Iphones d’Apple. Officiellement, c’est le confinement strict qui a déclenché le mouvement. Alors que le pouvoir de Xi Jinping n’a plus de contrepoids depuis le dernier congrès du parti communiste, la multiplication des manifestations et la détermination des manifestant·es ont fait céder le régime. C’est donc possible. L’avenir de l’humanité repose en partie sur les capacités de lutte de la classe ouvrière chinoise.

Pérou

Le phénomène s’était déjà déroulé avec les destitutions de Dilma Rousseff au Brésil et Evo Morales en Bolivie. L’opposition entre un président “de gauche” (Pedro Castillo), et un parlement contrôlé par l’oligarchie, a abouti à une tentative de dissoudre le Parlement suivie d’une destitution du Président et un coup d’État militaire. La presse internationale a parlé des milliers de touristes bloqué·es au Machu Pichu. Déjà les élections présidentielles avaient montré un fort clivage entre les régions amérindiennes votant massivement pour Pedro Castillo et la ville de Lima votant massivement contre. Le coup d’État est loin d’avoir triomphé.

Trump

Incroyable justice états-unienne. Mumia Abu Jamal et Leonard Peltier sont en prison depuis des décennies. Les exécutions continuent à un rythme soutenu dans les États conservateurs. La “justice” états-unienne a sous-traité aux Britanniques l’emprisonnement sans fin de Julian Assange.

Par contre pour Trump, la lenteur est de rigueur. Le monde entier a assisté en direct à une tentative de coup d’État qui a fait plusieurs morts, y compris des policiers. Le rôle de Trump qui a galvanisé ses groupes de fanatiques est clair. Alors une commission, qui a mis des mois à travailler, “recommande” au ministre de la Justice une inculpation.

Grande-Bretagne

Après la Deuxième guerre mondiale, le gouvernement travailliste de l’époque avait créé un système de santé devenu un exemple dans le monde : une santé totalement gratuite, des médecins hospitaliers tou·tes salarié·es. La technique utilisée pour détruire ce système a été celle utilisée un peu partout pour démanteler les services publics. Organisation de la pénurie, baisse drastique des fonds alloués à la santé, organisation de la concurrence par le privé sur fond de pénurie. Pour certains examens à l’hôpital, le délai d’attente atteint plusieurs mois.

Il y a aujourd’hui 20 % des Britanniques qui vivent sous le seuil de pauvreté. Les chômeur·euses bien sûr, mais aussi de très nombreux·euses travailleur·euses pauvres.

L’inflation dépasse les 12 % et le gouvernement conservateur est décidé à faire payer la crise aux travailleurs·euses. Pour la première fois dans l’histoire, des piquets de grève d’infirmières ont bloqué les hôpitaux. Le Premier ministre, le banquier Rishi Sunak, trouve “déraisonnables” leurs revendications : 19 % d’augmentation et des recrutements massifs. Les grèves touchent à présent aussi les trains, la poste, les convoyeurs de fonds, les examinateurs du permis de conduire. Pour la première fois dans le pays, l’idée de la grève générale est avancée.

Dans cette situation où le parti conservateur est durablement discrédité, le parti travailliste devrait avoir un boulevard devant lui. Mais la crise sociale l’intéresse peu. Après avoir mis sur la touche Jeremy Corbyn et expulsé de ses rangs le cinéaste Ken Loach, il vient d’exclure Naomi Wimborne-Idrissi, dirigeante de Jewish Voices for Labour (voix juives pour le parti travailliste). Une Juive partisane du BDS ! Insupportable pour les supporters de Tony Blair.

Israël/Palestine

Salah Hamouri a passé en tout 10 ans en prison. Il vient d’être déchu de son statut de résident de Jérusalem et expulsé, menotté, de son propre pays. Il a la nationalité française et Macron n’a rien fait pour empêcher cette issue.

Nacer Abou Hamid, prisonnier palestinien arrêté en même temps que Marwan Barghouti il y a 20 ans vient de mourir en prison à l’âge de 50 ans d’un cancer non soigné. Comme dans de très nombreux cas, l’occupant refuse de rendre le corps à la famille.