Violences judiciaires

Des quartiers populaires aux Gilets jaunes, la question des violences policières est désormais centrale dans la société française. Or, si les violences policières peuvent se systématiser, c’est qu’elles sont sous-tendues par d’autres abus, moins spectaculaires, plus raffinés et éloignés des caméras, qu’il faut bien nommer pour ce qu’ils sont : des “violences judiciaires”. L’interpellation, la garde à vue, le jugement et l’emprisonnement des opposants politiques, d’un côté ; l’immunité accordée aux forces de l’ordre, de l’autre : c’est à chaque fois le pouvoir judiciaire qui valide ou actionne les agissements de la police. Dans un état d’urgence permanent, où la lutte contre le terrorisme semble tout autoriser, on assiste à une surenchère des arrestations, procès politiques et condamnations.

Violences judiciaires La justice et la répression de l’action politique, Raphaël Kempf, éditions La Découverte, 2022, 224 p., 15 €.