Le Service national universel (SNU) rassemble chaque année moins de volontaires que ce que le gouvernement se fixe comme objectif. Volontariat n’est sans doute pas le mot juste d’ailleurs puisque le SNU s’adresse aux mineur·es, de 15 à 17 ans. Premier signal, dans le deuxième gouvernement Borne, le SNU est passé sous le contrôle conjoint du ministère de l’Éducation nationale et celui des Armées. Plusieurs informations récentes indiquent que le gouvernement relance son intention de le rendre obligatoire. Des réunions avec le président de la République se tiennent à cet effet. Le Parlement n’est pas saisi à ce jour.
L’État serait sur le point de budgéter une dépense supplémentaire d’un milliard et demi d’euros, chaque année, pour obliger les jeunes de 15 à 17 ans à faire le SNU.
Le budget des armées est de 44 milliards d’euros pour 2023, en augmentation de 25 % par rapport à 2017. Dans le même temps, on ferme des écoles, collèges et lycées, on ne recrute pas le nombre nécessaire d’enseignants, enseignantes et auxiliaires de vie scolaire indispensable au bon fonctionnement du système scolaire. S’ajoutent à cela les nombreux autres besoins sociaux, utiles à la collectivité, qui ne sont pas satisfaits, comme la santé, les transports, la culture, etc.
Le 20 décembre, le président a déclaré : “je sais pouvoir compter sur les militaires et les anciens militaires pour faire face au défi de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse”.
Mais de quelles “forces morales” parle-t-on lorsqu’on en charge “les militaires et les anciens militaires” : le colonialisme que l’armée française défendit ardemment durant des années, à travers le monde, par les occupations militaires, les viols, la torture ?
Ce colonialisme que l’armée est toujours chargée de protéger en Afrique et aussi aux Antilles ou en Kanaky par exemple ?
Mais peut-être que ces “forces morales” des anciens militaires sont l’aide aux coups d’état fascistes, comme ce fut le cas en Amérique latine naguère ?
À moins qu’il s’agisse de l’obéissance à l’ordre établi, du respect stupide des hiérarchies, de l’absence de libertés démocratiques, qui sont parmi les caractéristiques de l’armée ?
Mêler la morale et l’armée, relève de l’ineptie ! Derrière les propos et projets présidentiels, c’est une sévère reprise en mains de la jeunesse qui s’organise ; le SNU en est un des outils. Nous refusons cette politique militariste et réactionnaire.
Les organisations et collectifs qui composent le collectif Non au SNU appellent toutes les forces démocratiques qui refusent le SNU à exiger le retrait du projet gouvernemental et à agir unitairement pour cela.
Non au SNU ! Abrogation du SNU !
Campagne unitaire contre le SNU
Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net