“Les Israélien·nes ont peur de ne plus avoir peur” m’avait dit un jour un Palestinien qui avait participé aux négociations d’Oslo. Cette peur entretenue fait que les Israélien·nes se vivent en victimes et pas en bourreaux.
Avant la construction du mur et le blocus de Gaza, les Israélien·nes “voyaient” des Palestinien·nes. C’est fini, ils et elles sont devenu·es dans l’opinion israélienne des monstres assoiffés de sang. Les fake news sur les femmes violées ou les bébés éventrés le 7 octobre se sont répandues sans problème.
L’extrême droite est certes divisée en Israël, mais elle a durablement conquis dans la société israélienne l’hégémonie chez les religieux, l’armée, les Juif/ves venu·es du monde arabe (séfarades et mizrahim), les Russes…
En Israël, on ne dissimule pas ses intentions. On “urine du haut du plongeoir”. Les pires propos meurtriers contre les Palestinien·nes sont devenus des arguments de vente au moment des élections. L’Arabe est déshumanisé·e. Le/la tuer, le/la faire souffrir est devenu normal. Les barrières morales se sont écroulées et l’opinion se fout de ce que le monde extérieur pense d’elle.
Tout ceci est le résultat de décennies d’impunité et de complicité. Puisque, malgré les nettoyages ethniques, l’occupation, la colonisation, l’emprisonnement massif, la torture et aujourd’hui un génocide qui a tué plus de 13 000 personnes dont 5000 enfants, les dominant·es continuent de soutenir inconditionnellement la “seule démocratie du Proche-Orient”, pourquoi se gêner ?
Michel Warschawski a toujours expliqué qu’on n’a jamais vu des privilégié·es renoncer d’eux et d’elles-mêmes à leurs privilèges. Tant que l’État d’Israël ne paiera rien pour les horreurs qu’il inflige à la Palestine, il n’y aura pas de rupture du front intérieur en Israël et les différents courants de l’extrême droite suprémaciste alterneront au pouvoir.