On l’appelle le Trump argentin. Il ressemble au clone de Bolsonaro. En pire. Javier Milei a été élu triomphalement à la tête de l’Argentine. Il est majoritaire partout sauf dans la capitale.
On a déjà vu avec l’arrivée des Nazis au pouvoir en Allemagne comment l’hyperinflation peut amener un pays entier à se tourner vers les pires solutions. Les péronistes portent une responsabilité majeure dans cette situation. Des années de pouvoir, la corruption, le maintien d’un système économique qui fait qu’en Argentine, principal producteur de viande bovine, la population n’a plus les moyens d’en consommer, tout ceci a logiquement contribué à la défaite d’un ministre qui avait été l’artisan de ce naufrage économique.
Milei prône la dollarisation de l’économie, les privatisations de ce qui reste de secteur public et le libéralisme sans obstacle. Carlos Menem s’était lancé dans cette solution à la fin du siècle dernier en appliquant à la lettre les consignes du FMI. Résultat, une grande partie de la population avait sombré dans le chômage et la pauvreté. Les inégalités avaient explosé. La résistance était venue du mouvement des “piqueteros”, multipliant barrages routiers, manifestations et autogestion d’entreprises abandonnées par leurs patrons.
Le programme de Milei est à la fois “sociétal” (interdiction de l’avortement, réhabilitation de la dictature militaire) et économique : destruction totale du rôle de l’État dans l’éducation, la protection sociale… Bref une loi de la jungle au profit des nantis.
Il y a urgence à organiser la riposte et les contre-pouvoirs. La gauche argentine a tout intérêt à proposer une alternative anticapitaliste avant que le pays ne sombre dans une nouvelle forme de fascisme.