Alors que la profonde résistance populaire ukrainienne met en difficulté l’agression de l’armée de Poutine, les institutions internationales du capitalisme (FMI, Banque mondiale, Union Européenne…) font, de leur côté, pression sur le gouvernement Zelenski pour qu’il développe une politique anti-sociale, contre le code du travail notamment, et désormais contre le système universitaire.
C’est ainsi que la Banque mondiale et les promoteurs immobiliers poussent le gouvernement ukrainien à réduire de moitié le nombre d’universités avec l’objectif de “rationaliser”, alors même que plusieurs d’entre elles sont détruites par les bombardements russes. Cette rationalisation est vue pour les promoteurs, avec l’espoir de récupérer terrains et bâtiments universitaires.
C’est une politique visant à détruire l’éducation ukrainienne. Ainsi, en mai 2021, une des structures de la Banque mondiale a approuvé un prêt de 200 millions de dollars destiné à un audit des universités ukrainiennes préparant fusions et fermetures. Cela concerne les 150 plus grandes universités d’État. Selon le ministère ukrainien de l’éducation et des sciences, l’objectif est de ramener à 80 le nombre d’établissements d’enseignement supérieur.
Face à cette politique, les étudiants et étudiantes se mobilisent.
Déjà, en décembre 2021, étudiants, étudiantes, enseignantes et enseignants de l’Université nationale de construction et d’architecture de Kharkiv ont manifesté contre la fermeture de leur université.
Aujourd’hui, c’est à Lviv que se mobilisent étudiantes et étudiants, manifestant le 12 novembre contre la fermeture de l’Académie de l’imprimerie à l’université nationale de Lviv.
“Le ministère de l’Éducation continue de fermer brutalement les universités d’État, malgré la guerre et le fait que de nombreuses universités soient détruites par les Russes” accuse ainsi Katya Gritseva, étudiante à Lviv.
L’organisation Sotsialnyi Rukh s’est jointe à la lutte étudiante. Simultanément est entreprise la reconstruction d’un syndicat étudiant indépendant, le syndicat Pryama Diya, (Action directe).
Les étudiants, étudiantes, enseignantes et enseignants en appellent à la solidarité de toutes les universités ukrainiennes, d’autant que toutes, à terme, sont également menacées.
Attachée aux droits aux études, la tendance Émancipation69 apporte son soutien à la mobilisation des étudiants, étudiantes, enseignantes et enseignants d’Ukraine.
(D’après les informations communiquées par le site du Sotsialnyi Rukh, le Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes et la Collection GERME (éditions Syllepse) http://www.germe-inform.fr/?p=4922
Émancipation-69 Lyon, 21 novembre 2022