Dans la vie, il y a des moments de joie : quand le politique, le pédagogique, les amitiés et la fête s’entremêlent. C’est ce qui s’est passé lors de l’anniversaire des 40 ans du lycée expérimental à St Nazaire, les 11 et 12 novembre 2022.
Dans la revue de novembre, l’entretien avec Joël Quélard, co-fondateur du lycée, donnait à comprendre le projet et l’histoire de cette aventure politique et pédagogique. Ce week-end a permis non seulement des retrouvailles : de très nombreux anciens élèves, venu·es de toute la France, étaient présent·es et disaient combien ce temps et ce lieu d’éducation avaient été essentiels dans leur choix ultérieur, mais aussi pour se projeter vers l’avenir autour de la thématique de l’autogestion.
Où ?
Il faut d’abord décrire le lieu : le lycée se situe dans des bâtiments anciens rénovés (un ancien hôtel avant la destruction par les bombardements d’une grande partie de la ville en 1945), sur le port, dans le centre : un grand espace d’accueil, trois étages avec des salles lumineuses, un réfectoire, une bibliothèque et le “hangar” aménagé en amphithéâtre permettant d’accueillir environ 300 personnes. Celui-ci n’a pas désempli : des lycéen·es organisant cette rencontre, avec leur “M.E”, étaient aussi présent·es des familles et leurs adolescent·es, des profs ancien·nes nouveaux/velles et à venir !
Quoi ?
Durant ce week-end, il a peu été question du lycée lui-même, alors que la bataille continue depuis toutes ces années pour avoir les moyens de fonctionner (cette année il manque dès la rentrée deux professeur·es sur une équipe de 18), et autres “empêchements” à fonctionner. Mais l’équipe avec les élèves ont fait le choix d’ouvrir l’horizon en invitant de nombreuses structures, et coopératives, collectifs. L’ensemble des participant·es étaient invité à réfléchir, à avancer sur ce “sujet” : l’autogestion la construire, la créer, sous forme d’ateliers tournants avec des outils d’éducation populaire, autrement dit un fonctionnement lui-même autogestionnaire.
Comment ?
Nous nous retrouvions donc, à une vingtaine par ateliers, très différent·es (âge, professions, pratiques.) autour d’une table pour travailler sur le pourquoi, le comment, les difficultés et leviers permettant un fonctionnement autogestionnaire. Les ateliers duraient une heure environ et donnaient lieu à une restitution en grand groupe.
Dans ce cadre, comme toujours, il y a quelques phraseurs ayant du mal avec l’horizontalité, mais les échanges ont toujours été très nourrissants avec des “témoignages” et des questionnements : comment impulser des fonctionnements autogestionnaires dans des “milieux hostiles”, où l’on vit souffrance et dominations (organisation du travail hiérarchique, autoritaire, atomisante) ?
Le “pas de côté”
Une réponse a émergé : “le pas de côté” et l’engagement dans des espaces alternatifs, où l’on respire et où on tente d’avoir prise sur nos vies, comme le fait vivre le lycée expérimental !
Échanges aussi sur les fonctionnements des différentes structures , les outils qu’on se donne (A.G, règles autour de la parole, articulation entre le dire et le faire, importance des actions, ensemble), échanges sur les outils permettant l’autogestion dans un contexte capitaliste, fait de prédations et de dominations : sortir d’une situation interne cristallisée avec le théâtre forum, continuer toujours à se former, à débattre, sans “posture”, nécessité de disposer d’un lieu sécure, de construire, soutenir, diffuser des médias autonomes.
Les temps de restitutions furent sans doute trop courts, mais chacun·e avait des petits papiers où écrire mots-phrases clefs, des “pépites” glanés lors des ateliers. Ceux-ci serviront à écrire le journal collectif de ces moments partagés.
Il y eu aussi du théâtre, du cinéma, des concerts ! La fête quoi ! Grand merci au “lycée expé”. À suivre !
E. L.
NB : le collectif nazairien contre le SNU a tenu un petit stand le 11 novembre : tracts, affiches, autocollants, à bas l’armée !