Dans une interview à Libération, le secrétaire général de la CGT prend ses distances avec le PCF. Le lien entre CGT et PCF a été très variable suivant les moments, mais dans les années 1980 voici la réalité : le secrétaire général de la CGT (ici Henri Krasucki) siège au bureau politique du PCF, la CGT appelle à voter pour les candidat·es du PCF aux élections. Mais le bloc de l’Est s’effondre, l’idéologie néo-libérale apparaît comme hégémonique, le PCF perd beaucoup de terrain. La direction de la CGT ne veut pas subir ce déclin, d’où la déclaration de Krasucki : il récuse “toute idée de subordination à un parti politique”. Son successeur Louis Viannet, pourtant lui aussi membre du bureau politique, poursuivra dans cette voie : en 1993, pour la première fois depuis longtemps, la CGT ne donne pas de consigne de vote précise aux législatives. Pour autant, les débats sur la question de l’indépendance syndicale, le rapport avec les organisations non-syndicales, etc. restent toujours pertinents et d’actualité.