Salaires, retraites, enseignement pro, répression : restons mobilisé·es !

La rentrée sociale a permis de constater combien les conditions de vie, de travail, d’emploi et de pouvoir d’achat sont très dégradées. C’est le résultat du premier mandat de Macron. Pour le deuxième celui-ci annonce qu’il va continuer à dérouler sa politique rétrograde au service des possédant·es, avec le refus obstiné de taxer les profits, super ou pas réalisés à la faveur des crises du Covid et de la guerre en Ukraine, qui ont aggravé les inégalités et appauvri la majeure partie des citoyen·nes.

Et ce n’est pas l’absence de majorité à l’Assemblée qui va l’en empêcher, bien au contraire. Cette situation lui permet de rendre ses réformes encore plus réactionnaires, au gré des accords avec la droite et l’extrême droite dont il a organisé l’entrée massive à l’Assemblée. Cynisme, mensonges, coup de force, tout est bon pour priver le maximum de citoyen·nes de retraite, de protection sociale, de garanties du travail et d’un statut et de salaires décents, afin de maintenir les profits, les dividendes, les privilèges de la caste qui a fait élire Macron.

Doter le plus grand nombre de citoyen·nes d’une solide protection sociale, tel était l’objectif du Conseil national de la résistance ce “CNR” dont Macron emprunte le sigle pour son Conseil national de la refondation, avec une dose de cynisme peu commune, puisque l’objectif de cette structure qui court-circuite tous les relais institutionnels, c’est défaire l’œuvre du CNR, comme ne cesse de l’exiger le patronat. En avançant n’importe quelles justifications contradictoires, démenties par les faits.

Attaquer les retraites

Après s’être fait les dents, une fois de plus, sur les chômeur·ses, Macron est déterminé de nouveau à attaquer les retraites. Sa réforme serait destinée à assurer l’équilibre du système. Faux, répond le Conseil d’orientation des retraites ! Alors la clique au pouvoir reconnaît vouloir faire du bénéfice sur les retraites, mais ce serait pour financer des urgences sociales et environnementales : l’hôpital, l’éducation, la transition écologique… En fait, la préparation des budgets de l’État et de la Sécu montre que ces chantiers “prioritaires”, ne progressent pas plus que l’inflation (contrairement au budget militaire) et que les préconisations prudentes de l’accord de Paris et de la convention citoyenne sur le climat sont oubliées. En fait Macron a besoin de ce “pognon de dingue” des retraites pour financer ses cadeaux aux entreprises sur les impôts de productivité, tout en restant en deçà des engagements de stabilité qu’il vient de prendre au niveau européen. Et aussi pour payer la “nationalisation” d’EDF, qui n’est en fait que le subventionnement sans limites du gouffre du nucléaire.

Sur les retraites, la technique reste la même : des concertations pour donner à voir que “le dialogue social” précède toute réforme. Mais tout cela est complètement bidon, puisque les projets de loi ne tiennent pas compte de ce qui y est dit. Il convient d’en tirer les conséquences et d’engager, dès l’annonce d’une nouvelle attaque, la mobilisation sur le terrain et dans les syndicats. Ceux-ci doivent récupérer le temps militant nécessaire à la préparation, à l’organisation et au soutien de la lutte au niveau du temps énorme perdu dans des réunions qui ne servent qu’à faire croire que les syndicats ont été consultés.

Que Macron choisisse d’imposer sa réforme par un amendement du projet de loi sur le budget de la Sécu, ou bien par une loi spécifique, avec recours dans les deux cas de figure au 49-3, qu’il opte pour le report de l’âge ou pour l’allongement de la durée de cotisation, il faut dès maintenant organiser dans les entreprises, les services, les quartiers, des collectifs de défense des retraites les plus unitaires possible.

Travailler plus longtemps !

Il faut informer largement sur les faits qui sont tus ou contredits par la propagande gouvernementale ou par les médias tenus par les patrons. Car forcer à travailler plus longtemps :

– ce n’est nullement assurer l’équilibre du financement des retraites. En effet, les attaques précédentes pour baisser les retraites continuent de faire leur effet et il n’est nul besoin d’une nouvelle réforme ;

– c’est avant tout récupérer des fonds sociaux pour faire de nouveaux cadeaux aux patrons (des impôts de productions) et pour renforcer le nucléaire français en perdition ;

– c’est plus d’accidents et de pathologies du travail, de congés de maladie qui vont contribuer à la surcharge des hôpitaux et à la baisse des fonds de protection sociale ;

– c’est réduire le repos légitimement gagné par une vie de travail productif, le droit à une deuxième vie, et aussi réduire le temps consacré par les retraité.es à aider leur famille, ou à faire vivre des associations ou collectifs.

Le projet Macron doit être retiré et se voir opposer les revendications de retraite complète à soixante ans, avec 37,5 annuités, calculée sur les six derniers mois dans le public et sur les 10 meilleures années dans le privé (et non sur les 25), sans décote.

Convergence des luttes

Les luttes nombreuses et fortes sur le pouvoir d’achat, attisées par les provocations de Total et d’Exxon et par les réquisitions gouvernementales sont en train de se généraliser à des secteurs clés, transports, distribution, nucléaire… Le 18 octobre est apparu comme une étape possible d’une grève générale pour des augmentations de salaires au moins égales à l’inflation et contre la politique du gouvernement d’attaque des retraites et de l’assurance chômage. La mobilisation unitaire de l’enseignement professionnelle ce même 18 octobre s’inscrit totalement dans les mobilisations interprofessionnelles, vu qu’elle concerne l’apprentissage et la reconnaissance des qualifications. De même que la lutte contre la répression, laquelle est un moyen pour affaiblir les syndicats et imposer toutes les mesures rétrogrades.

Ces convergences doivent permettre de retrouver la force et le dynamisme des grandes mobilisations unitaires de défense des retraites, comme le 5 décembre 2019, début de la lutte, qui avait obligé Macron à retirer son projet de retraites à points. Et comme en décembre 1995, où c’est Juppé qui avait été obligé de d’abandonner sa réforme des retraites.

Pour ce faire, des AG de délégué·es mandaté·es coordonnées au niveau des établissements, des services, des villes, départements et au niveau national doivent débattre de l’opportunité, dans cette période propice, de reconduire la grève après le 18 octobre.

Émancipation tendance intersyndicale

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