Depuis quelques décennies, et récemment avec la toute dernière réforme du chômage orchestrée par le gouvernement, on n’échappe plus à la litanie “des centaines de milliers d’emplois non pourvus”, régulièrement serinée dans les médias Ce problème prendrait même la forme d’un paradoxe, puisque les difficultés de recrutement atteindraient des sommets… En même temps que le nombre de chômeur/ses. Ces dernier·es sont donc mis en cause et accusés de fainéantise. En s’appuyant sur des données chiffrées, cette étude montre comment ce discours éminemment idéologique est mobilisé pour justifier un programme politique libéral. Elle analyse la manipulation politique du sujet par des élu·es ou par des représentant·es du patronat, pour obtenir des réformes sans aucun rapport avec la question.

Emplois non pourvus : une offensive contre le salariat , Hadrien Clouet, éditions Du Croquant, septembre 2022, 160 p., 12 €

À la suite d’un soulèvement populaire et de sa violente répression, la Syrie est le théâtre d’une guerre entre le régime despote et corrompu de Bachar al-Assad, l’État islamique et différents acteurs internationaux, dont la Russie de Poutine. Cet ouvrage retrace cette révolution où l’aspiration à la liberté est noyée dans le sang, Il décrit les acteur/trices du soulèvement et comment la révolution leur a échappé. Les mouvements fondamentalistes islamistes et djihadistes et les interventions régionales et internationales y sont mis en accusation. L’implication dans le soulèvement de la population kurde et de leurs organisations fait l’objet d’un examen particulier. Enfin, l’internationalisation du soulèvement syrien et les interventions, directes ou indirectes, des divers acteurs sont analysées, y compris l’implication massive des alliés de Damas, de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah, sans oublier le rôle des États-Unis et des monarchies du Golfe.

Syrie Le martyre d’une révolution , Joseph Daher, éditions Syllepse, octobre 2022, 324 p., 20 €.

Née sous Franco en décembre 1958, ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays basque et liberté) est une organisation clandestine révolutionnaire antifasciste. Combattant pour un pays basque socialiste et indépendant, elle s’inscrivait alors dans l’histoire des luttes de libération nationale. Après la mort de Franco, l’Espagne a connu des transformations successives qui l’ont conduite à la démocratie représentative. Pendant des décennies et jusqu’à son autodissolution en 2018, des milliers de miltant·es ont convergé dans les luttes d’ETA. Ce livre nous permet grâce aux témoignages recueillis auprès des quatre générations du mouvement, de suivre le contexte socio-historique du Pays basque et de comprendre les motivations de celles et ceux qui ont investi cette lutte armée. Les femmes y ayant pris toute leur part, leurs témoignages sont à part égale avec ceux des hommes.

ETA Euskadi Ta Askatasuna , Caroline Guibet Lafaye et Alexandra Frénod, Les Éditions Libertaires, septembre 2022, 220 p., 15 €.

Quel a été l’enjeu des réformes imposées à l’université et à la recherche depuis le début des années 2000 ? Instituer un pilotage politique de la science pour qu’elle se trouve orientée au bénéfice de l’“innovation” et de l’économie. Mettre en place une concurrence généralisée entre établissements, laboratoires et individus, de sorte que la distribution des ressources privilégie une supposée “excellence” et la conformité à des objectifs définis politiquement. En bref, c’est l’autonomie de la science et des savant·es que la réforme a attaquée de front. Ce livre propose une “anatomie”de la réforme qui dissèque ses organes et leurs fonctions, pour comprendre comment s’est imposée, en dépit des oppositions et résistances, une nouvelle définition de la science, de l’université et de leurs finalités.

Gouverner la science Anatomie d’une réforme (2004-2020), Joël Laillier et Christian Topalov, éditions Agone, octobre 2022, 416 p., 25 €.