À la veille d’un nième affrontement électoral entre deux tendances opposées de l’extrême droite en Israël, les sondages donnent froid dans le dos. Non seulement, ces sondages annoncent une explosion des partis fascistes alliés à Nétanyahou, mais leurs idées deviennent hégémoniques. 64 % des sondé·es se déclarent pour “l’expulsion des Palestiniens et des Juifs déloyaux”. Parallèlement, il ne reste que 11 % de la population sondée qui se considère “de gauche”.
Les révélations sur les crimes contre l’humanité, commis lors de la guerre de 1948 ou plus récemment, se multiplient. Cela n’a aucun effet. Des soldats ou des colons n’hésitent plus à se vanter d’avoir commis des meurtres.
Profondément, la majorité de la population pense que, de la même façon que les Européen·nes parti·es en Amérique du Nord ou en Australie ont définitivement vaincu les peuples autochtones, Israël ne risque rien.
Du coup, les attaques se multiplient sur tous les fronts. Les grandes villes palestiniennes subissent des incursions meurtrières quotidiennes. Le directeur du “Théâtre de la Liberté” de Jénine a été arrêté, la “détention administrative” de Salah Hamouri a été prolongée de trois mois, les soldats aident ouvertement les colons à agresser les paysan·nes ou les enfants.
En Palestine, l’Autorité Palestinienne ne se cache même plus : elle réprime les manifestations, emprisonne les opposant·es, empêche les journalistes de témoigner.
Et la France, un pays qui (comment en douter) défend les droits humains, invite en grande pompe l’état-major israélien avec le commandant en chef Aviv Kochavi (qui vit dans une colonie). Elle organise en secret une grande réunion sur l’antisémitisme (comprendre l’antisionisme) avec plusieurs ministres israéliens et l’ambassadrice d’Israël.