Logo de la page « un mois dans le monde »

Merci Trump

Au Canada, le gouvernement libéral sortant était donné battu aux élections. Idem pour les travaillistes en Australie. Il aura suffi que leurs adversaires conservateurs apparaissent comme proches idéologiquement de Trump pour que, contre toute attente, ils soient réélus. Bizarrement, ces pays n’aspirent pas à être annexés par l’Amérique de Trump

Cachemire

La courte guerre entre Inde et Pakistan n’est ni la première, ni la dernière. Tout a commencé en 1947 quand l’Empire Britannique a eu l’idée “géniale” de faire la partition de l’Inde (et de la Palestine). Au Cachemire, la population voulait majoritairement rejoindre le Pakistan, mais le seigneur local n’était pas de cet avis. Résultats les guerres de 1949, 1962, 1971, 2001, 2021 et à présent 2025. Celle-ci n’a duré que quelques jours. Heureusement car les deux pays ont l’arme atomique.

Syrie

La coexistence de nombreuses minorités va-t-elle pouvoir être restaurée après la chute de la dictature des Assad ? Le Front Al Nosra n’a jamais été un exemple de pluralisme. Les violences contre les Druzes succèdent aux violences contre les Alaouites. Israël en profite pour bombarder tout le pays et exiger la démilitarisation de toute la zone au sud de Damas. Le seul programme du nouveau régime consiste à essayer de plaire à l’Occident (qui l’a longtemps considéré comme “terroriste”) pour recevoir de l’aide. La question du respect des minorités va être cruciale.

Monde arabe

En plein génocide à Gaza, Trump est allé faire ses emplettes dans les pétromonarchies du Golfe. Leur porte-monnaie est illimité grâce au pétrole et aux millions d’esclaves qui font tourner leur économie de rapaces. L’affairiste criminel qui dirige la plus grande puissance militaire du monde annonce plus de 1000 milliards d’investissement. Même si le chiffre est surévalué, il est clair qu’il est faux de dire que l’argent n’a pas d’odeur. Parfois, il pue franchement.

Roumanie

35 ans après la chute des “démocraties populaires” prétendument socialistes, ces pays de l’Est ont bien peu décollé économiquement. Certes ils ont profité de l’optimisation salariale de nombreuses entreprises occidentales qui ont délocalisé mais ils sont surtout devenus un grand réservoir de main-d’œuvre partie vers l’ouest, faute de perspectives locales. Les anciens partis communistes, devenus social-démocrates, ont détricoté les acquis sociaux et ils ont fini par disparaître. Sur ce terrain, nationalisme, racisme, cléricalisme et populisme ont prospéré. L’extrême droite domine en Hongrie et en Slovaquie. Elle n’a plus le pouvoir en Pologne mais elle reste puissante. En Roumanie, malgré une annulation des élections, l’extrême droite est passée très près de la victoire. Une moitié des Roumain·es ne voient pas ce qu’iels ont gagné avec l’Union Européenne et l’OTAN.

Gaza

Tout ce qui se passe à Gaza depuis la rupture unilatérale de la trêve par Israël le 2 mars est connu et documenté. Les rares infrastructures qui étaient encore debout sont pulvérisées les unes après les autres. Il n’y a plus d’hôpitaux. La population, maintes fois déplacée, est confinée dans des zones de plus en plus exiguës. Tout manque : les abris, les vêtements, l’eau, la nourriture. Des milliers d’enfants en bas âge sont condamnés. Les mères, sous-alimentées, n’ont plus de lait.

Le monde sait et il ne fait rien ou très peu. Les pays arabes ont discuté et il n’en est rien sorti. Des milliers de camions aux portes de Gaza sont bloqués. Au mépris, une fois de plus, du droit international, Israël exige que la population vienne quémander la nourriture pour survivre.

En France, une justice d’abattage continue de condamner pour “apologie du terrorisme” tous ceux et celles qui ont dit publiquement qui sont les victimes et qui sont les bourreaux.

Israël

Dans cette société toxique où des présentateurs de télévision plaisantent en parlant des Gazaoui·es affamé·es ou enterré·es dans les débris de leurs maisons, comment s’opposer ? Il y a les “yordim”, ceux et celles qui partent. 500 000 Juif/ves israélien·nes ont quitté leur pays depuis le début du génocide. Il y a les réservistes qui ont refusé de répondre à leur mobilisation. Il y a les journalistes plein·es de courage de Haaretz qui continuent de faire leur métier en ne permettant pas aux Israélien·nes de se voiler la face. Leur gouvernement et leur armée sont des assassins. Ils ne veulent pas de témoins. On en est à 220 journalistes assassiné·es à Gaza. Après avoir empêché une délégation de députés français d’entrer, l’armée israélienne a tiré sur une autre délégation européenne.

Toute petite lueur : pour la première fois dans les manifestations contre Netanyahou, des manifestant·es ont brandi les photos des enfants assassinés.

États d'âme

Les sionistes “de gauche” sont compromis dans tous les crimes majeurs commis contre les Palestinien·nes : la Nakba, la destruction des villes et villages palestiniens, la conquête de 1967, le début de la colonisation, la construction du mur… iels ont construit un monstre qui leur échappe à présent : il faut être aveugle pour ne pas voir le sionisme messianique fou qui est au pouvoir.

Alors certain·es, en Israël ou en France ont des états d’âme. Iels savent qu’iels ont permis le génocide en reprenant la version israélienne du 7 octobre et en acceptant sans broncher les appels aux meurtres de femmes et d’enfants.

Ce qu’a dit de cette “gauche ” en Israël, c’est “on tue, on pleure”. On s’en fout de leurs états d’âme. Ce qu’on attend d’Horvilleur, Sinclair ou Sfar, c’est qu’iels appellent un chat un chat. C’est qu’iels exigent le retrait israélien de Gaza et l’entrée de l’aide humanitaire. C’est qu’iels considèrent Netanyahou et ses acolytes comme des fascistes et des assassins.

Le gouvernement français a les mêmes états d’âme. Il a peur d’être traîné en justice pour complicité de génocide comme il se murmure qu’il puisse l’être pour ce qu’il a fait au Rwanda. Convoquée au Quai d’Orsay, une délégation de solidaires français a pu mesurer l’étendue de ces “états d’âme” : la France ne peut pas sanctionner Israël “parce qu’il faut garder des leviers ” (??). Elle ne vend à Israël que des composants d’armes “défensives” (??). Elle a laissé passer l’avion de Netanyahou parce que “rien dans la loi ne permettait de l’arrêter” !!