Génocide, crise du capitalisme,

montée du fascisme,

mobiliser encore plus

Chaque jour à Gaza, l’horreur dépasse celle de la veille. Les images qui nous parviennent rappellent les corps émaciés découverts par les alliés, à la Libération, dans les camps de concentration nazis. L’organisation de la famine, la destruction de tous les centres de soin, les gens réfugiés dans des bâtiments inhabitables provoquent des scènes terrifiantes. Les enfants sont les principales victimes de cette situation : des gamines demandent à leurs parents de graver leur nom sur le bras pour être identifiée en cas de bombardement.

Comment en est-on arrivé là ? L’idéologie sioniste, apparue il y a 130 ans a tout de suite considéré qu’il fallait construire un État juif ethniquement pur. Les autochtones ont été condamnés à subir ce que les Amérindiens ou les Aborigènes ont vécu : expulsion, enfermement ou assassinat. Après 1945, les vainqueurs de la guerre ont trouvé un consensus pour faire payer l’anti-judaïsme chrétien, l’antisémitisme racial et le génocide nazi à un peuple innocent, les Palestinien·nes. La destruction totale de Gaza était programmée depuis bien longtemps. Elle réitère les crimes du colonialisme et en particulier, en ce qui concerne la France, ceux commis en Algérie.

Ci-gît l’humanité ; c’est le titre d’un magnifique livre de Meriem Laribi qui raconte, jour par jour, comment le monde prétendument “civilisé” a soutenu et approuvé ce massacre de masse. Israël est devenu le modèle de tous les dominants : un exemple pour réprimer et enfermer sans jugement les populations réputées dangereuses, une start-up technologique fabriquant les armes meurtrières les plus perfectionnées et les systèmes de contrôle social, une sorte de revanche coloniale… Ce pays est devenu le bras armé d’un Occident qui veut garder le contrôle du Proche-Orient.

La mondialisation libérale est en crise. La socialisation des pertes et la privatisation des gains détruisent plus rapidement que jamais les acquis sociaux que les travailleurs·euses avaient arraché, au moins dans les sociétés occidentales. En quelques années, une énorme partie des richesses produites est passée du salariat aux dividendes des actionnaires.

Les nouveaux dominants sont des oligarques qui veulent détruire tout ce qui pourrait ressembler à une forme de régulation. Alors que la question climatique devient centrale, les partisans de l’extractivisme à tout prix se déchaînent. Des soudards se font la guerre pour piller et s’emparer d’un maximum de richesses. Faute d’alternative sociale, les Trump, Poutine, Netanyahou affichent sans vergogne la pire brutalité.

Alors, il faut lire Les irresponsables de Johann Chapoutot qui rappelle comment, en pleine crise du capitalisme, les politiciens ont choisi dès 1933 le nazisme. Au mépris des leçons de l’Histoire, partout dans le monde, des dirigeants autoritaires apparaissent. Ils soutiennent Trump et Netanyahou qui détruisent à tout allure ce qui pourrait encore ressembler au droit international. Ils ont leurs nouveaux boucs émissaires : les migrant·es et les musulman·es (les pauvres, pas les féodaux du Golfe).

En France, l’ancienne droite dite “civilisée” avec Retailleau et Ciotti, devient une sorte d’extrême droite. Elle criminalise ses opposant·es et prépare l’arrivée au pouvoir des compagnons de Jean-Marie Le Pen.

Sommes-nous en 1938 ? Venez en discuter à la Semaine d’Émancipation de Plouha du 12 au 19 juillet.

Pierre Stambul

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