Comment résister à des manifestations massives qui exigent qu’il soit jugé et cesse de collaborer avec les “fascistes juifs” (Smotrich et Ben Gvir) ? Nétanyahou a utilisé la méthode habituelle : l’attaque contre la Palestine.
Khader Adnane était un boulanger de Naplouse. Il s’exprime longuement dans le film Derrière les fronts d’Alexandra Dols (2017). Il en était alors à sa troisième grève de la faim pour protester contre sa détention administrative. Il s’agit d’un emprisonnement sans jugement et sans accusation précise, renouvelable autant de fois que le désire l’occupant. Cette fois, Khader Adnane n’aura pas survécu à 88 jours de grève de la faim. Comme Thatcher autrefois avec l’IRA de Bobby Sands, les Israéliens l’ont laissé mourir. Ils l’ont aussitôt qualifié de “dirigeant du Jihad Islamique” et refusent de rendre le corps à la famille.
Cette mort a provoqué une riposte en Cisjordanie et à Gaza. Alors la vaillante Tsahal a attaqué Gaza comme elle le fait régulièrement depuis 15 ans. Pour “éliminer” des membres de la branche armée du Jihad, elle a fait exploser des immeubles, ce qui explique le nombre important de femmes et d’enfants parmi les victimes (35 mort·es en tout). Elle a bien sûr fait exploser la centrale électrique et la station d’épuration des eaux. Deux agriculteurs travaillant avec l’UJFP, ont été tués dans leur champ qu’ils essayaient d’irriguer. Ils ont été aussitôt qualifiés de “terroristes du Jihad Islamique”.
En Cisjordanie, l’armée tue des jeunes tous les jours. À Jérusalem, la “marche des drapeaux” organisée par l’extrême droite a tourné au pogrom contre les magasins Palestiniens aux cris de “Mort aux Arabes”. La police a laissé faire. Et Ben Gvir a fait une nouvelle provocation en se rendant sur l’esplanade des mosquées.
Pierre Stambul