Trois associations écologistes locales sont intervenues.
BNM : Bassines non Merci (79). Collectif qui lutte contre l’accaparement de l’eau par la construction de mégabassines dans le Marais poitevin.
PRA : Pays Rochefortais Alerte (17). L’association s’est créée en 2015, dans la dynamique de la lutte contre la construction d’un hyper incinérateur à Échillais, commune limitrophe de Rochefort-sur-Mer. Commencée en 2013 dès l’annonce publique du projet, la mobilisation n’a pas pu en empêcher la réalisation, mais le combat juridique se poursuit. Depuis, PRA s’est aussi engagée dans d’autres luttes environnementales, contre l’urbanisation des terres, les perturbateurs endocriniens, les pollutions industrielles, les mégabassines. Elle est en lien avec plus d’une trentaine d’associations et collectifs, dont Bassines Non Merci.
Zéro Waste Pays Rochefortais (17) : L’association s’est constituée suite au combat local contre l’hyper incinérateur. Elle agit localement sur la réduction des déchets et la valorisation des bio-déchets.
Dans le cas de BNM et du PRA plusieurs invariants se dégagent de la présentation de leurs combats :
Tout d’abord, le recours à la justice s’avère souvent fastidieux, coûteux en temps et finalement sans répercussion réelle sur l’arrêt des projets contestés. Le temps de la justice est souvent trop long pour empêcher la réalisation des projets jugés. Les préfectures ne prennent pas en compte les rendus de justice ou utilisent des procédés de détournement.
Ensuite dans les deux situations, le déni de démocratie est caractérisé. Soit par absence de concertation, soit par des enquêtes publiques qui demeurent non contraignantes. Le passage en force est de règle.
Enfin, dans les deux cas, l’opposition aux projets s’est concrétisée par une politisation de la contestation, la replaçant dans un cadre plus large et systémique. Pour BNM, le lien entre les mégabassines et l’agriculture productiviste par un accaparement de l’eau renvoie assez clairement à la privatisation des ressources au profit du capitalisme. On assiste à la privatisation d’un bien commun, l’eau, et à la dissimulation de prélèvements abusifs dans la nappe phréatique au profit de l’agriculture productiviste. Pour le PRA, la contestation à l’édification de l’hyper incinérateur, a mis au jour la gestion calamiteuse des déchets, considérée comme un problème mineur par les élu·es de la communauté d’agglomération et la préfecture, pour qui la défense de l’environnement, bien qu’annoncée comme préoccupation, demeure un sujet largement secondaire. Les actions du PRA au niveau communal (contestations du Plan Local d’Urbanisme) permettent de freiner des projets de bétonisation des espaces verts.
Lien École-Luttes écologiques
L’intervention (sensibilisation, activités…) des associations écologistes dans l’institution scolaire demeure difficile et dépend du contexte local. Pour les écoles primaires, les relations avec la mairie ou la communauté d’agglomération déterminent en partie la possibilité de faire intervenir ces associations. Pour les collèges et les lycées, la constitution d’une dynamique collective et/ou la coopération de l’équipe de direction sont importants.
Face à ces difficultés plusieurs pistes sont envisagées par les enseignant·es :
- la constitution de fiches, co-construites avec l’aide des associations locales pour permettre une meilleure connaissance des enjeux écologiques ;
- l’utilisation des données, travaux de recherche effectués par les associations pour bâtir des séquences d’enseignement.
Christophe Bernard
Dossier : L’écologie sociale et politique : quelle prise en compte à l’école ?
- Les problématiques environnementales en Physique Chimie
- L’écologie sociale face aux programmes d’Histoire-Géographie
- Programmes de Sciences économiques et sociales et écologie sociale et politique
- Deux projets pédagogiques à Garges-lès-Gonesse (95)
- Jardins d’Orbigny
- Numérique responsable
- Le numérique responsable en débat
- Table ronde sur les luttes