Le pays connaît à la fois une dérive autoritaire et une dérive nationaliste. Dans la répression contre le Hirak, le cas d’Omar Radi est emblématique. Proche d’Attac-Maroc et de l’association marocaine des droits humains, ce journaliste a été une première fois arrêté en 2017. Pour avoir dénoncé, en lien avec Amnesty International, l’installation sur son téléphone, du logiciel espion “Pegasus”, il est aujourd’hui arrêté à nouveau et accusé de viol (les relations sexuelles hors mariage sont interdites au Maroc). Il risque 15 ans de prison.
D’autre part, le Maroc a été chargé par l’Union Européenne de retenir sur son territoire les migrant·es cherchant à gagner l’Europe, ce que sa police fait habituellement avec beaucoup de zèle et d’inhumanité, sans oublier le racisme contre les Noir·es. Furieux que l’Espagne ait accepté d’hospitaliser un dirigeant du Polisario, le Maroc a ouvert sa frontière et des milliers de migrant·es (en majorité marocain·es) sont arrivé·es dans l’enclave espagnole de Ceuta.
À cette occasion, les images d’une volontaire espagnole de la Croix-Rouge réconfortant un réfugié sénégalais épuisé et désespéré, ont déchaîné sur Internet une haine raciste décomplexée. On vit une époque formidable.