Finies les miettes,
renversons la table !
L’humanité meurt à Gaza ! Des bombardements, des meurtres ciblés, de la faim. On ne trouve plus les mots pour dénoncer cette extermination méthodique du peuple palestinien par le pouvoir raciste et fasciste d’Israël, menée par le repris de justice Netanyahou. Avec le soutien du repris de justice Trump et de ses vassaux européens. Trump qui cherche où déporter des millions de Palestinien·nes et qui prétend régler le sort de l’Ukraine directement avec un autre repris de justice, Poutine.
Cette barbarie de hors la loi au niveau international fait des émules dans notre pays. Ce mépris du droit qu’il soit international, social, ou des enfants…, le repris de justice Bayrou le met en œuvre, avec l’aide de la reprise de justice Le Pen, par la brutalisation de l’environnement, des services publics (l’éducation, la justice – particulièrement des mineur·es, l’Hôpital, l’assurance chômage et toutes les formes de solidarité), par l’embrigadement de la jeunesse, par son budget qui détourne les impératifs sociaux et écologiques vers la militarisation et la guerre.
Autant d’attaques auxquelles le mouvement syndical à la responsabilité de répondre. Et à la hauteur en prenant acte du fait que cette barbarie est, au niveau national, comme international d’ailleurs, l’expression du système capitaliste. Celui-ci ne se contente plus d’exploiter jusqu’à l’os la nature et les travailleur·euses. Avec ses médias, ses guerres, et avec le soutien des extrêmes droites, il se donne les moyens de gagner la guerre de classe qu’il renforce partout. Il n’est donc plus concevable pour les syndicats de continuer à solliciter un rêve – ou plutôt un cauchemar – de dialogue social avec un pouvoir qui nous attaque frontalement. Dans le contexte actuel, signer des accords avec un tel pouvoir, espérer des concessions de détail sur des textes totalement inacceptables a tout d’une trahison.
On n’en est plus à espérer des miettes, il faut renverser la table.
La confrontation est inéluctable, il faut donc tout faire pour la gagner, avec deux évidences. Le mouvement syndical seul ne peut pas gagner, comme il l’a montré depuis 30 ans et particulièrement, de façon cuisante, pour la mobilisation sur les retraites. Il est donc vital pour lui de travailler enfin réellement et sans condescendance avec les mobilisations auto-organisées. Et aussi d’admettre que l’unité intersyndicale peut certes être mobilisatrice, mais pas à n’importe quel prix. L’unité ne peut pas se faire sous la houlette ou avec les éternels facteurs limitants d’une CFDT qui invite Bayrou à sa journée d’été, en même temps qu’elle est la seule organisation, avec le RN, à avoir fait savoir très en amont et bien sûr avant la réunion intersyndicale du 28 septembre, qu’elle n’appellera pas au blocage du pays le 10 septembre.
Cet appel à bloquer le pays le 10 septembre rencontre une adhésion de plus en plus forte. Il est soutenu par deux tiers de Français·es, par un nombre croissant de structures associatives et syndicales et aussi par toutes les composantes du NFP. Dans un cadre auto-organisé, se tiennent partout, de manière autonome et collaborative, des assemblées/agoras, des ateliers de création d’outils (visuels, radios, mapping), des formations, des espaces de rédaction de textes, des actions, dont certaines se déroulent dès maintenant pour préparer le 10, comme à Valence le 24 août, un péage gratuit. Comme explicite dans l’appel, ce mouvement s’interdit toutes formes de racisme et discrimination. Mais l’histoire le montre là aussi : les mouvements auto-organisés seuls n’ont pas gagné non plus depuis longtemps. Il ne faut pas rater l’occasion d’assurer la jonction avec le mouvement syndical.
Les directions syndicales ne doivent pas réitérer leurs erreurs vis-à-vis du mouvement des gilets jaunes ou des grandes grèves de la période récente, devant ce mouvement qui offre des perspectives à la colère générale, y compris au-delà du 10 et qui est en capacité de construire un rapport de force pour gagner, puisqu’il a déjà mis Bayrou en grande difficulté, avec son vote de confiance du 8 septembre. Elles ne doivent pas chercher à tout prix à dévider leur crédos faillis, mais plutôt participer avec la plus grande humilité possible à la dynamique, au succès du 10. Voilà qui a commencé assez mal, puisque l’appel national interpro au 18 septembre ne cite même pas le 10 septembre. Raison de plus pour tout faire afin de réussir le 10 et de lui donner un prolongement qui fasse que ce 18/09 soit inséré dans une dynamique d’affrontement avec Macron et ses gouvernements fantoches.
