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Iran

Chaque fois que le pouvoir des mollahs subit des révoltes et un discrédit total, les élections présidentielles produisent un “réformateur”. Pour réformer quoi ? Tout est verrouillé et la répression est impitoyable. Pasdarans et bassidjis sont des centaines de milliers et traquent toute forme d’opposition. Il y a eu 576 exécutions capitales en 2022 et 853 en 2023.

Inde

Les élections du printemps dernier devaient être une formalité pour Narendra Modi qui rêvait d’une majorité large lui permettant de modifier la constitution laïque du pays. Il reste au pouvoir mais il est affaibli et ne conserve la majorité qu’avec des alliés régionaux.

Biden

Le Parti Démocrate a tardé à le débrancher mais c’est fait et, du coup, l’élection de Trump qui paraissait acquise devient beaucoup plus hypothétique. Kamala Harris modifiera-t-elle la politique guerrière et atlantiste de Biden ? C’est peu probable. La gauche états-unienne qui s’était montrée puissante avec Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez se montre pour l’instant incapable d’infléchir cette politique.

Venezuela

Chavez avait un programme de transformation sociale, certes pas de nature socialiste, mais il avait amélioré la situation des déshérité·es. Maduro n’a rien de tout cela. Élections trafiquées, manifestations réprimées dans le sang, il est un dictateur classique. Le problème est que l’opposition est totalement inféodée à l’impérialisme états-unien.

Kanaky

Plusieurs militant·es indépendantistes sont toujours détenu·es en France. Pourtant, la stratégie néocolonialiste a échoué. Aux élections législatives, tout le monde a voté, y compris les métropolitain·es récemment arrivé·es. Cependant, les indépendantistes sont majoritaires dans l’archipel, ils ont failli remporter les deux circonscriptions. Le colonialisme français a perdu le soutien des populations immigrées océaniennes et asiatiques.

Sahara

La France est très attachée au colonialisme de remplacement : Palestine, Kanaky mais aussi Sahara. Macron vient d’apporter un soutien appuyé à l’annexion du Sahara Occidental par le Maroc.

Grande-Bretagne

Comme prévu, le parti travailliste a remporté une large victoire. Les candidat·es travaillistes ont fait campagne en expliquant qu’iels seraient plus efficaces contre l’émigration que les conservateurs. Cette victoire a eu pour prix l’élimination de la gauche du parti. Le parti a présenté un candidat contre Jeremy Corbin qui l’a quand même emporté dans sa circonscription de Londres. Keir Starmer a immédiatement sanctionné quelques député·es réputé·es frondeur·euses dès le premier vote au Parlement. 

La déconfiture des conservateurs s’explique aussi par la montée de l’extrême droite qui a obtenu 14 % des voix et quelques député·es. Cette extrême droite a monté une attaque généralisée très violente dans tout le pays contre les migrant·es et les musulman·es. Passages à tabac, pillages, destructions de commerce, scènes de lynchage, attaques de mosquées ou de centres de réfugié·es. Elle a exploité un fait divers dont l’auteur n’était ni migrant, ni musulman. Elle a été soutenue par Elon Musk sur le réseau X. Certes, il y a eu une réponse antifasciste dans la rue, mais l’ampleur des agressions annonce une période dure.

Israël/Palestine

Ismaël Haniyeh était le négociateur principal du Hamas sur l’échange de prisonnier·es. Et il n’était probablement pas au courant de ce qui allait survenir le 7 octobre 2023. Son assassinat en dit long sur la stratégie de Netanyahou. Les sionistes n’en sont pas à leur coup d’essai : en 1948, ils avaient assassiné le négociateur des Nations unies, le comte Bernadotte. En commettant ce meurtre à Téhéran, Netanyahou essaie de provoquer une guerre régionale généralisée. Haniyeh a été remplacé par Yahya Sinouar, le dirigeant de la branche armée du Hamas.

À chaque crime de masse commis par l’occupant (un jour un camp de tentes, un autre une école, un troisième un hôpital…), la “communauté internationale“ se dit “préoccupée”, voire “horrifiée”. Et rien ne change : les athlètes israélien·nes ont pu participer aux Jeux Olympiques avec leurs couleurs. Les armes fournies aux génocidaires continuent d’arriver. Et la Justice française poursuit pour “apologie du terrorisme” ceux et celles qui remettent en cause le discours officiel.

À Gaza, les conditions de vie sous la tente au milieu des eaux usées provoquent une grave épidémie de maladies cutanées.

En Israël, le rapport de l’organisation B’Tselem dénonce des prisons israéliennes transformées en centres de torture. De nombreux prisonniers seraient morts à Sde Teiman.

Neuf soldats israéliens ont été mis aux arrêts pour avoir sodomisé collectivement un prisonnier palestinien. Un commando soutenu par plusieurs ministres et députés a essayé de les libérer. La fascisation d’une partie de la société israélienne est en marche.

Bangladesh

Une révolution menée par un mouvement étudiant puissant et uni a renversé Sheikh Hasina qui était au pouvoir depuis 2009 et qui avait patiemment éliminé toute forme d’opposition à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement. La répression a quand même tué 500 manifestant·es. Le pays est dominé depuis son indépendance en 1971 par des grandes familles de l’oligarchie et par des entrepreneurs qui exploitent une main-d’œuvre bon marché travaillant pour les grandes multinationales.

L’effondrement du Rana Plaza en 2013, où des milliers d’ouvrières étaient exploitées, avait causé la mort de 1100 personnes. Le président provisoire Muhammad Yunus est un économiste qui a eu le prix Nobel pour avoir développé le micro-crédit. S’attaquera-t-il à l’oligarchie ? Rien n’est moins sûr et la déstabilisation a déjà commencé : des violences ont éclaté contre les réfugié·es Rohingyas et la minorité chrétienne.