C’est le sujet abordé dans la dernière livraison des Utopiques (n°26).
Dans la continuité de nos précédentes livraisons, ce numéro donne la parole à une large majorité de travailleurs et de travailleuses, de syndicalistes ; de Solidaires, mais aussi d’autres organisations. Le dossier porte sur le sport.
Amanda Gutiérrez Domínguez, présidente de FUTPRO, répond à nos questions à propos de ce syndicat “composé exclusivement de joueuses de football évoluant en Espagne, dont l’objectif est de défendre les droits du travail des joueuses en promouvant le changement et l’évolution dans le monde du football”. Un syndicat féministe, les batailles menées en attestent.
Christian Mahieux, militant SUD-Rail/ Solidaires94, décrit deux campagnes autour de la Coupe du monde de football : celle pour le boycott de l’organisation par la dictature militaire et sanguinaire argentine de l’édition de 1978 ; et “La Coupe est pleine”, initiative internationale de soutien aux mouvements brésiliens, avant la Copa de 2014 ; quelques mois après la création du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, la CSP Conlutas et Solidaires étaient au cœur de cette solidarité syndicale internationale concrète.
Les membres de la commission Antifa de l’Union syndicale Solidaires nous parlent des supporters antiracistes et antifascistes, et de ce qui se passe dans les gradins, “ce terrain de luttes méconnu”.
Bertrand Dumont, co-animateur de Solidaires Groupe RATP, illustre un autre aspect des luttes antiracistes et antifascistes, à travers l’association Schoolidaires qui organise “un soutien juridique, scolaire, culturel et sportif”.
Loïc Bervas retrace l’histoire du Miroir du football, magazine mensuel auquel il collabora. C’est aussi l’occasion de revenir sur l’occupation de la Fédération française de football en Mai 68 (“Le football aux footballeurs !”) ou la création du Mouvement football progrès en 1974.
Yann Dey-Helle raconte le site Dialectik Football qu’il anime : “un point de vue critique et documenté sur le football et son actualité, une ligne éditoriale clairement anticapitaliste”, qui fait “la part belle aux expériences de résistance, aux luttes émancipatrices et alternatives”.
À la fin des années 1970, la population lorraine s’est massivement mobilisée pour tenter de s’opposer à la destruction de l’industrie sidérurgique. L’occasion de conter comment, sous l’impulsion de l’Union interprofessionnelle locale CFDT, la Coupe de France de football fit un détour non prévu par Longwy. Théo Georget, de SUD éducation Lorraine, éclaire ce pan d’histoire syndicale.
Auteur d’Une histoire politique du ring noir, Chafik Sayari s’attarde pour nous sur la vie de Jack Johnson, boxeur noir, qui, à l’aube du XXe siècle, osa remettre en cause ce que certains appelaient “la suprématie blanche”.
Comment la lutte des classes et le fascisme traversent l’histoire du rugby à XIII ? C’est ce que nous racontent Chispa, journaliste de L’Empaillé et Jean-Charles Sutra, lecteur de ce journal.
Qu’en est-il des revendications syndicales à propos du sport en entreprises ? Gabriel Bonnard, de SUD éducation Somme explique les évolutions et les manques.
En collaboration avec la FSGT, le Musée de l’histoire vivante présente, jusqu’au 29 décembre 2024, l’exposition “Sport en banlieue parisienne”. Nous en proposons un aperçu.
Les sports, vus du ministère du même nom, comment ça se passe ? C’est ce que nous explique Raphaël Million, un des membres fondateurs de Solidaires Jeunesse et Sports.
Militante du SNEP-FSU en Ille-et-Vilaine, Sophie Larue rappelle que l’école est “le lieu premier de l’accès de toutes et tous à la culture sportive”, et que “les maux du sport sont le reflet de notre société capitaliste”.
La Grande cause nationale de l’année 2024 est dédiée à la promotion de l’activité physique ; Nicolas Kssis, journaliste à So Foot et pour la FSGT, démontre l’hypocrisie de cette annonce.
“Presque plus personne ne critique l’idéologie et la pratique sportive” déplore le sociologue Jean-Marie Brohm dans une interview parue dans Le chiffon, tandis que Didier Pagès, de SUD éducation Puy-de-Dôme, nous montre, exemples à l’appui, que “la critique radicale du sport, ce n’est pas d’aujourd’hui”.
Trois articles hors dossier complètent cette livraison : en ouverture, les messages adressés aux congressistes Solidaires par les premiers et premières responsables des organisations nationales interprofessionnelles CFDT, CGT, CFE-CGC, UNSA, CFTC et FSU.
Alain Véronèse, militant d’ATTAC-France et d’AC !, interroge : “Qui travaillera demain ?”. Enfin, Georges Ubbiali nous a confié une interview inédite de Charles Piaget et Roland Vittot, à propos de “Mai 68 à Lip” ; ils animaient alors la section syndicale CFDT de l’usine, à Besançon.
Christian Mahieux