La crise du covid a mis en lumière les profondes inégalités mondiales dans le domaine de la santé. La lutte autour des brevets, par exemple, montre à quel point les savoirs médicaux sont encore trop souvent produits et appropriés par une poignée de sociétés privées du Nord pour répondre aux besoins de santé… du Nord. Face à ces injustices, les appels à une “décolonisation de la santé mondiale   ” se multiplient, non sans soulever leur propre lot de débats et de luttes de pouvoir.  Reste un enjeu fondamental : comment élaborer d’authentiques “politiques publiques sanitaires mondiales” permettant de réduire les inégalités, de démocratiser les savoirs et de sortir la santé des logiques marchandes dans lesquelles elle est enfermée aujourd’hui.

Panser la santé mondiale , coordonné par Cédric Leterme, éditions Syllepse, juin 2022, 180 p., 13 €.

Si l’idéologie ultralibérale considère la vente des capacités de reproduction des femmes comme un de leurs droits, ce livre montre qu’il s’agit plutôt d’une déshumanisation relevant du néopatriarcat. Celui-ci donne aux femmes le choix de subir des violences médicales, psychologiques et économiques, et transforme l’enfant en objet de fabrication et de transaction marchande, lui niant ainsi le statut de sujet. Cette conviction anime l’ensemble des contributrices et contributeurs : universitaires, journalistes, pionnières et militantes de la lutte pour les droits des femmes, des lesbiennes et des homosexuels. La diversité des approches – théorique, historique, politique, scientifique et linguistique – et la variété des origines géographiques – nécessaire car il s’agit d’un commerce mondial – permettent une appréhension critique globale et approfondie de la GPA, faisant de ce livre une référence pour comprendre l’industrialisation de la fertilité humaine et le danger des forces du marché.

Ventres à louer, une critique féministe de la GPA , coordonné par Ana-Luana Stoicea-Deram et Marie-Josèphe Devillers, éditions L’Échappée, 320 p., 23 €.

En 1936, l’anarchiste et pacifiste Louis Dorlet, alias Samuel Vergine, publie ce texte anticlérical dans La brochure mensuelle , une publication éditée de 1923 à 1938 à l’initiative d’Émile Bidault. L’auteur dirigera par la suite la revue Défense de l’Homme de 1955 à 1976, succédant à Louis Lecoin qui l’avait créée. Dans ces pages, au style très percutant, Louis Dorlet fait preuve d’une grande érudition, énumérant en une implacable litanie, les faits qui depuis les origines, démontrent la soif de pouvoir et de richesse de l’Église catholique. Alors qu’elle prétend être la gardienne de la morale, elle a constamment enfreint celle-ci pour arriver à ses fins : quand elle ne pouvait pas manier elle-même le sabre, elle dealait avec tous les pouvoirs et se partageait avec eux le marché de l’exploitation et de l’oppression du peuple. C’est sans mâcher ses mots qu’il écrit à la fin du texte “La soutane et le sabre sont les emblèmes du mensonge et du crime” pourfendant du même coup, l’Église et les va-t’en-guerre.

Le sabre et la soutane , Louis Dorlet, les Éditions Libertaires, avec le soutien de La Libre Pensée, mai 2022, 12€.

À l’heure de la dématérialisation croissante des démarches administratives, les difficultés entre le public et l’administration ne font que s’accroitre en particulier pour le public étranger. Ce troisième guide du GISTI décrit les procédures à suivre dans les différentes démarches, précise les règles que doit respecter l’administration lorsqu’elle prend ses décisions. Il passe enfin en revue les garanties et les différentes voies de recours dont chaque personne dispose pour défendre ses droits, faire annuler une décision illégale, obtenir une mesure d’urgence ou encore une indemnité.

Le guide des étrangers face à l’administration Droits, démarches , recours , GISTI, juin 2022, 270 p., 16 €.