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Portugal 1974

Portugal 1974

Les récentes élections législatives portugaises sont loin d’être porteuses d’espoir à l’opposé de ce qui s’est déroulé il y a tout juste cinquante ans dans ce petit pays de 9 millions d’habitant·es : la révolution des œillets. Après 40 ans de souffrance sous Salazar, des millions d’ouvrier·es, d’employé·es, de paysan·nes se sont insurgé·es avec une vigueur, une conscience qui a surpris le monde entier. Gérard Filoche, témoin direct de ce soulèvement, livre ici sa mémoire des évènements. Il relate ce qui s’est passé dans les entreprises, dans les campagnes, dans les villes à Lisbonne et à Porto, de l’Algarve à la vallée du Douro. On trouvera dans cet ouvrage tous les ingrédients des luttes sociales utiles pour aujourd’hui.

La révolution des œillets -Portugal 1974 , Gérard Filoche, éditions Atlande, mars 2024, 25 €.

Ce que je sais de Rokia

Ce que je sais de Rokia

Ce roman graphique est un récit qui retrace l’accueil de Rokia, jeune migrante libérienne, au sein d’une famille. Basé sur l’expérience vécue par la scénariste, il explore les motivations, les joies de l’accueil, sans en gommer les difficultés. Chronique du quotidien du côté de l’accueillante, il confronte les lecteurs et lectrices aux élans d’empathie qui animent celles et ceux qui s’engagent à accueillir, aux interrogations, aux suppositions. Au fil des pages, et malgré les difficultés de compréhension, le doute même parfois, c’est la solidarité active chez les membres de la famille d’accueil, le réseau des amis en différents points géographiques, qui priment et aident la jeune Rokia dans son difficile parcours. Une histoire vraie.

Ce que je sais de Rokia , BD de Quitterie Simon, illustration de Francesca Vartuli, éditions Futuropolis, février 2024, 176 p., 23 €.

Alexandra Kollontaï

Alexandra Kollontaï

Figure pionnière du féminisme socialiste, première femme ambassadrice au monde, les faits ne manquent pas pour souligner l’exceptionnalité́ de la trajectoire d’Alexandra Kollontaï. Promptement refoulée par la contre-révolution sexuelle qui s’est abattue sur l’Union soviétique dès les années 1920, brièvement redécouverte au lendemain de Mai 68, son œuvre fait l’objet depuis quelques années d’un puissant regain d’intérêt dans le sillage du renouveau féministe. Cette biographie intellectuelle montre combien, pour elle, l’émancipation des femmes a pour condition fondamentale l’abolition de la famille et des rapports de propriété́ (physiques et psychiques) sur lesquels elle se fonde. Ce programme se décline en une réinvention radicale de l’amour et des sexualités et avec la communalisation des tâches reproductives, à commencer par la maternité́. Dans l’un et l’autre cas, c’est la camaraderie, comme affect communiste par excellence, qui doit prévaloir.

Kollontaï – Défaire la famille, refaire l’amour , Olga Bronnikova, Matthieu Renault, éditions La fabrique, mars 2024, 296 p., 18 €.

Hussardes noires

Hussardes noires

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, quelques femmes saisissent les nouvelles opportunités qui s’offrent à elles dans l’institution scolaire. Enseignantes, directrices d’école, inspectrices, ces rares élues n’entendent pas toutes se contenter du rôle subalterne dans lequel on voudrait les cantonner. Liberté, Égalité, Fraternité : elles prennent la République au mot. Dans les salles de classe, les universités populaires, les revues ou sur les estrades des réunions publiques, elles font entendre leur voix. Indociles et combatives, elles défendent leur idéal d’une école émancipatrice, imaginent de nouveaux rapports entre les sexes et entre les nations. En retraçant la vie de quelques pionnières oubliées, Mélanie Fabre évoque toute une génération de femmes engagées dans un triple combat : pour une école démocratique, l’instruction laïque et l’émancipation des femmes.

Hussardes noires : des enseignantes à l’avant-garde des luttes – De l’affaire Dreyfus à la Grande Guerre , Mélanie Fabre, éditions Agone, février 2024, 432 p., 23 €.