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Construire une alternative sociale pour gagner… enfin !

Élection au SNES

C’était un constat partagé lors du congrès du SNES : Macron et son gouvernement préparent un basculement de toute l’école publique, de la maternelle à la Terminale. Le “choc des savoirs” est un ensemble de mesures réactionnaires qui attaque les statuts, et qui accentue le tri social des jeunes dès le collège, pour en faire une main d’œuvre exploitable et docile. Ce qui était moins partagé dans le congrès, c’est la façon de s’opposer à cette offensive massive… Émancipation y a défendu une orientation résumée ci-dessous.

Ces attaques sont d’ailleurs liées à d’autres pièces d’un puzzle cohérent, notamment : le “Pacte enseignant”, la réforme annoncée par Guérini contre la Fonction publique de carrière, au profit du “mérite”, le projet de réforme du recrutement des enseignant·.es, CPE et PSYEN (psychologue de l’Éducation nationale) (“écoles normales du XXIe siècle”) pour faire des personnels de simples exécutant·es de la politique ministérielle, menaçant les garanties statutaires et la liberté pédagogique. Le tout dans le cadre d’un sévère plan d’austérité… uniquement pour le public.

Cette politique éducative s’inscrit dans un projet plus large : un État autoritaire et xénophobe, le “réarmement” idéologique et démographique (explosion du budget militaire, service national universel pour la jeunesse, mise en demeure de “repeupler” le pays pour les femmes), la répression des mouvements sociaux…

En face, des mobilisations comme celles des personnels, des parents et des élèves (en Seine-Saint-Denis et dans plusieurs régions) refusent cette politique. Le SNES doit construire la riposte à partir de ces luttes, en reprenant leurs revendications claires et chiffrées, leurs formes de lutte… et non s’engluer dans des concertations sur les agressions gouvernementales (dans le vain espoir de “limiter la casse”) ponctuées de journées d’actions espacées.

C’est une telle orientation qu’Émancipation propose 1

Les revendications immédiates doivent s’intégrer dans un projet global, anticapitaliste, de l’école, de la société et du syndicalisme… car c’est le système capitaliste qui tire les ficelles de la politique de Macron :

  • – le retrait/l’abrogation de toutes les contre-réformes, à commencer par le “choc des savoirs”, doit être la première étape dans la perspective d’une école publique égalitaire et laïque, du droit à l’éducation pour tou·tes, sans ségrégation ni hiérarchie entre les savoirs, favorisant le développement de l’esprit critique. Tout jeune doit pouvoir développer ses potentialités dans tous les domaines, et pas seulement son “employabilité” ;
  • – un plan d’urgence pour l’école publique, avec la création de tous les postes nécessaires et des revendications unifiantes pour les personnels : unification par le haut des conditions de travail, des statuts, réemploi et titularisation immédiate de tous les non-titulaires, augmentations uniformes des salaires et leur indexation sur l’inflation, baisse généralisée du nombre d’élèves par classe, défense et extension de l’éducation prioritaire…
  • – développer, face aux contre-réformes, les actions de désobéissance collective : refus de participer à la mise en place du SNU, des “stages” de Seconde, des groupes de niveau… l’école ne peut fonctionner sans les personnels !

Laïcité

Les dérives répétées des établissements privés comme Stanislas à Paris, rappellent une réalité : ils organisent un séparatisme social avec la bénédiction de la bourgeoisie et de l’Église catholique. Défendre la laïcité ce n’est pas imposer un ordre moral xénophobe et diviseur, c’est : la défense de la loi de 1905, l’abrogation de tous les dispositifs anti-laïques (loi Debré) et de la loi “séparatisme”. Une école émancipatrice et unifiée nécessite la nationalisation laïque de l’enseignement privé sous contrat.

Féminisme

La grève féministe prend de l’ampleur et doit être construite par des AG, des réunions d’information, sur les lieux de travail et avec les nombreux collectifs auto-organisés qui la revendiquent. Sur ce sujet comme pour la lutte contre les violences sexistes, sexuelles et pour les droits des personnes LGBTQIA+, la généralisation dans tous les départements de commissions syndicales non-mixtes est nécessaire.

Un syndicalisme de lutte, démocratique, internationaliste

Un tel projet d’école et de société implique un syndicalisme revitalisé favorisant :

  • la démocratie dans les luttes (AG unitaires et souveraines des personnels sur les lieux de travail, se coordonnant à tous les niveaux) : le syndicalisme ne doit pas craindre l’auto-organisation et les collectifs de lutte, mais au contraire les développer. La grève, y compris reconductible, reste un moyen d’action privilégié. Développer des cahiers de revendications à partir du niveau local, comme dans le 93, est aussi un moyen de construire la lutte !
  • la solidarité entre les personnels : soutien politique et financier aux secteurs en grève, popularisation des luttes existantes face au silence médiatique, organisation de caisses de grève notamment pour soutenir les personnels les plus fragilisé·es (précaires)…
  • la participation aux mouvements sociaux qui combattent les oppressions : collectifs féministes et LGBTQIA+, mouvements de lutte écologistes (Soulèvements de la Terre), collectifs contre les guerres et les militarismes (contre le Service national universel par exemple)…
  • la lutte contre tous les racismes et pour l’égalité des droits dans tous les domaines, par l’action pédagogique au quotidien comme par la mobilisation contre les idéologies racistes et xénophobes ;
  • des pratiques de solidarité internationaliste et de solidarité entre mouvement sociaux, de manière indépendante des États (par exemple la campagne “Stop Arming Israel” à l’appel des syndicats palestiniens, la solidarité matérielle avec les syndicats ukrainiens…).

Pour tout cela, votez ÉMANCIPATION

Pour toute info, tout contact : www.emancipation.fr

  1. Nous remercions les collègues qui, sans partager toutes nos orientations, ont accepté de figurer sur notre liste. ↩︎