Des milliers d’étudiant·es de Pékin manifestent, c’est le début du “Mouvement du 4 Mai”. L’élément déclencheur, c’est la déception du traité de Versailles : pourtant dans le camp des vainqueurs, la Chine ne récupère sa portion de territoire dominée par l’Allemagne, car elle revient au Japon ! La révolte n’est pas uniquement nationaliste : elle est aussi anti-impérialiste, visant à mettre fin aux “traités inégaux” imposés par les États européens depuis le XIXe siècle. C’est enfin une révolte pour un monde nouveau : les traditions religieuses et obscurantistes, l’oppression des femmes… sont dénoncées. Le mouvement est mené par des intellectuels progressistes comme Chen Duxiu : inventeur de l’écriture chinoise moderne, fondateur du mouvement communiste (puis trotskyste) chinois. La révolte va gagner les profondeurs du pays : même s’il n’a pas de grandes conséquences politiques immédiates, le “Mouvement du 4 mai” marque l’entrée de la Chine dans les combats politiques et sociaux modernes.