Il y avait 80 000 Kanak·es à l’arrivée des Français au milieu du XIXe siècle. Il en restait 25 000 en 1900. La “civilisation” l’avait emporté sur les “sauvages”. La preuve ? La tête du chef Ataï (qui dirige l’insurrection de 1878) avait été longuement exposée dans un musée parisien, conservée dans le formol. Et en 1988, entre les deux tours de l’élection présidentielle française, la soldatesque française avait massacré plusieurs indépendantistes à Ouvéa.
Depuis, le colonialisme de peuplement français a dû un peu reculer. Et puis Macron est arrivé. Sonia Backès qui représente l’aile “dure” des colonialistes a été ministre (avant d’être battue aux élections sénatoriales). Le pouvoir a maintenu un “référendum” boycotté par les indépendantistes avec l’idée de clore définitivement l’avenir du pays. Et dans la foulée, un Parlement français, gagné au colonialisme d’antan, a décidé de modifier le corps électoral.
La révolte qui vient d’éclater interrompt ce rouleau compresseur colonial. Tenté par la violence, des milices caldoches, inspirées par ce que fut l’OAS, s’arment et tirent. Macron-Zorro va devoir choisir : appuyer l’OAS ou s’inspirer de la fin de la guerre d’Algérie. Et il ne choisira la deuxième que s’il y est contraint et forcé par le rapport de force.